RIFFX.Hebdo : First / Last avec Sophie Tapie

La rééedition de son album « 1988 » intitulé « 1988 renaît de ses cendres' » est sorti en début d’année. Cette semaine dans le RIFFX.Hebdo, Sophie Tapie s’est prêtée au jeu de l’interview First Last !

Ta première émotion musicale ?

Alors c’est très bizarre de dire ça mais j’ai découvert très tôt la chanson que je voulais qu’on joue à mon enterrement. Et cette chanson, c’est Dalida, “Mourir sur scène”. Je trouve qu’elle exprime tout à fait l’envie permanente des artistes qui ont besoin de la scène pour survivre, pour vivre, pour se nourrir. Et j’ai dit à mes parents : “Si un jour je meurs avant vous, je voudrais être enterrée sur cette chanson-là”.

 

Ton premier poster ?

Ce n’est pas une surprise connaissant ma date de naissance, mais c’est évidemment Britney Spears. Sauf que j’ai la souplesse d’un pylône électrique, donc voila les chores que je me faisais chez moi et j’ai envie de te dire que ce n’était pas folichon. Je vous ai dit, je suis douée.

 

Ta dernière sur « The Voice » ?

J’ai pu faire une chanson que je voulais vraiment faire, qui était celle de Johnny, qui était “L’Envie”. Et je sors donc aux portes de la tournée sur cette chanson. À ce moment-là, Johnny me voit et je ne fais pas la tournée de The Voice, en revanche, je fais la tournée de Johnny. Je deviens sa première partie pour plusieurs concerts. Donc finalement, c’était trop bien. Il était impressionnant de rigueur parce que le type avait tout fait, chanté partout. Il avait tout expérimenté. Et tous les soirs, il se mettait dans le public en chantant pour entendre ce que les gens allaient entendre. Et ça m’a vachement impressionnée.

 

Ta toute première télé ?

Ma toute première télé, c’est un très très très gros dos. Je pense que vous ne retrouverez pas et heureusement. Je dois avoir 7 ans,  mon père est en prison et ma mère essaye de lui envoyer un espèce de message de soutien, d’amour. Elle est invitée en duplex dans une émission. À la fin, elle dit : “Et il y a Sophie, ma petite Sophie, qui va venir lui faire un petit bisou. Vient ma Sophie”. Et là, je monte sur ses genoux et elle dit : “Qu’est-ce que tu dis à papa ?” Et moi, je ne sais pas pourquoi je suis tellement formatée à l’OM, à “Qu’est-ce qu’on dit à papa avant un match ?”. Que là moi je dis : “Merde !”. Et là, ta ma mère, elle se fissure, elle qui est toute propre sur elle et tout, elle dit :  “Non, non, mais elle dit ça parce qu’elle croit que c’est un match de foot”. Et elle ne sait plus comment se débrouiller. Voilà ma première expérience télé.

 

Ton dernier tatouage ?

Le dernier que j’ai fait, c’est celui que j’ai dans l’oreille c’est un cœur, parce que je fonctionne à l’instinct et je fonctionne moins avec mon cerveau qu’avec mon cœur. Mais là, j’ai très envie de m’en faire un autre. Je pense que je vais me le faire là. C’est une phrase de Jean d’Ormesson qui dit : “Merci pour les roses, merci pour les épines”. Et je trouve que ça résume très bien ma vie.

 

Ton dernier album ?

“1988 renaît de ses cendres” c’est un album qui a été fait en deux parties. La première que j’estimais avoir terminé. Puis, il y a eu le drame qui s’est passé où j’ai perdu mon père entre temps.  J’ai repris du temps pour moi et j’ai réécrit 4 autres titres. Et c’est vraiment un album un peu bipolaire, un peu comme moi. C’est-à-dire que si on prend juste les textes, je pense qu’on a besoin d’un lexomil. C’est-à-dire que c’est un truc super badant, parce que les thèmes abordés ne sont pas les trucs les plus joyeux sur terre. Mais il y a ce côté avec la musique, c’est entraînant, donc du coup, il me représente bien cet album.

 

Le première chanson de l’album « Phoenix » ?

C’est un titre que j’ai écrit, mon père était évidemment encore-là. C’est vraiment la manière dont moi je le verrai parler de lui. J’ai essayé de retracer au mieux ce qu’il a vécu, les hauts et les bas. C’était important pour moi de mettre en lumière le fait que déjà d’être malade du cancer, c’est une tragédie mais c’est une tragédie familiale. C’est d’y croire, puis perdre espoir, puis y croire de nouveau, puis reperdre espoir. Et en fait, c’est des chamboulements émotionnels qui moi m’ont fait penser à un Phoenix.

 

Ton dernier single « Pas vu pas pris » ?

“Pas vu pas pris” moi, il m’est vraiment venu dans les virages avec les South Winners au Vélodrome. C’est un culte le foot à Marseille. Et il y a cette ferveur et il y a ce lâcher prise totale. Pendant 90 minutes, on va juste être focus sur un truc. Tous nos problèmes, tout ce qu’on peut avoir de négatif dans notre semaine, on le laisse et on arrive avec un esprit complètement libéré. Là, le prochain projet que j’ai c’est un projet cinéma avec Claude Lelouch. La musique m’a pris les 3-4 dernières années de ma vie. Et que là, j’ai vraiment envie, maintenant que le projet est sorti et qu’il existe de refaire du cinéma.

 

Merci Sophie Tapie !