Le 9 juin 2003, la planète Radiohead retient son souffle : un nouvel album vient de sortir. Point culminant de la production musicale de cette année-là, Hail To The Thief n’est certes pas le meilleur album de la bande à Thom Yorke, mais il constitue un véritable pont entre le son des années 90 plutôt rock mélodique et celui que le groupe va développer au cours du 21ème siècle naissant, électronique et ténébreux.
Synthétiquement, on peut allègrement qualifier Hail To The Thief d’album de pop alternative. D’ailleurs, Yorke lui-même n’avait-il pas prévenu les fans en leur promettant un album  » tellement sexy qu’il donnerait une furieuse envie de faire l’amour  » ? Le tout dernier morceau de l’album, A Wolf at the Door, en est la parfaite illustration avec ses couplets littéralement slamés et les refrains d’une élégance mélodique qui n’est pas sans rappeler le tubissime No Surprises sur Ok Computer.
Trois morceaux feront l’objet de singles : 2+2=5, qui introduit d’ailleurs les 14 titres de Hail To The Thief, ainsi que Go To Sleep et There There. 3 singles qu’on a souvent entendus dans les setlists de la tournée à rallonge que s’offre Radiohead depuis 2016.
Bien que taillés pour la performance live avec des parties instrumentales en général assez pêchues, les textes sont beaucoup plus obscurs. Vous me direz qu’avec Radiohead, le contraire aurait été surprenant. Le thème dominant concerne les peurs liées la nuit, aux voyages du subconscient ; bref, aux rêves.
Quant au titre de l’album, beaucoup y avaient vu à l’époque un pied de nez à l’élection présidentielle américaine de fin 2000. Mais Thom Yorke s’était employé à balayer cette théorie d’un revers de main. L’engagement politique n’était pas pour lui d’actualité, indiquant, je cite, que  » ça aurait directement fait imploser le groupe « .
Qu’il dise (ou pas) la vérité sur ce point, Thom Yorke et ses acolytes de Radiohead ont encore une fois signé une œuvre majeure avec Hail To The Thief, qu’on se doit d’avoir dans sa playlist #LP_Story_by_RIFFX !