Lætitia Sheriff : Pandemonium, Solace & Stars

Une fois de plus Laetitia Sheriff frappe fort et juste. Son nouvel album est l’un des bijoux rock indé de cette rentrée, une addictive route mêlée de pierres et de mousse sur laquelle on ne sait jamais tout à fait s’il y fait nuit noire ou si l’aube y pointe.

Pandemonium, Solace & Stars porte ses thèmes en son titre : l’enfer certes, la vie, les autres, la violence, mais également le soulagement, cette même vie, ces mêmes autres. Et puis les étoiles, le futur, les possibilités… Des profondeurs de la Terre jusqu’au ciel donc, Lætitia Sheriff déploie des musiques toutes aussi vastes, prend comme toujours les rythmiques pour ossatures, a le don des refrains aux attaques franches et joue de sa voix comme personne. Immense interprète, la jeune femme sait très exactement comment nous mener par le bout des oreilles, avec ses émotions, ses écorchures, ses souffles au bout des phrases. Cette même précision se retrouve dans les arrangements, qu’ils mêlent la douceur du violon de Carla Pallone (Mansfield Tya) ou la rage de la guitare de Thomas Poli (Montgomery, Dominique A). Du slow pop d’Opposite au galop électrique de Wash, de l’étrangeté un brin orientale et futuriste d’Urbanism-After Goya au flirt trip-hop avec accents de Suzanne Wooder de Far & Wide, chaque seconde semble pesée dans des titres qui ne se ressemblent jamais.

Une réussite totale qui fait mouche tout de suite. Il serait grand temps que la France donne enfin l’étoile du succès à son enfant Sheriff la plus méritante du genre.

Marjorie Risacher

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Crédit Photo : © Yoann Buffeteau