Stromae : Pourquoi fait-il l’unanimité ?

Avec la sortie de son troisième single « Rendez-vous » et sa dernière prestation, incroyable, au Grand Journal de C+, Stromae a encore enflammé la toile. Avec des prestations très intelligentes et calculées, le Belge est en train d’élargir son audience bien au-delà de son public traditionnel. Pourquoi ? Tentative de réponse en 4 points !

Paroles et musique !

Difficile de concilier les deux ! Pour schématiser, aux rappeurs et artistes pop la profondeur des textes, aux producteurs d’électro les rythmes. Stromae, lui, fait le pari d’allier paroles intelligentes et rythmiques digitales. Personne ne peut sous-estimer sa plume ! De Alors on danse à Formidable ou Papaoutai, le jeune Belge de 28 ans fait montre d’une maturité assez rare et d’un goût certain de la formule qui fait mouche, la fameuse punchline (« Formidable/fort minable », « Qui dit argent dit dépense, qui dit crédit, dit créance », « Tout le monde sait comment on fait des bébés, mais personne sait comment on fait les papas »). Paroles affutées, donc, sur une musique qui doit autant à la techno qu’à la rumba congolaise ou aux sonorités cubaines. Alliage inédit mais évident pour ce fils de Rwandais élevé en Belgique, la patrie du New Beat. Alors on danse, certes, mais on pense aussi !

Artiste 2.0

C’est grâce à Myspace et ses 300 000 vues que Pascal Nègre (NDR : le patron d’Universal qui a toujours refusé le Net !) signe Stromae dans son écurie Universal. Avant même la sortie de son premier album, le grand black avec un nœud de papillon poste des vidéos expliquant son processus de création (les fameuses « Leçons »). Il n’a depuis jamais arrêté d’alimenter son site en vidéos créant ainsi un lien étroit avec son public. On retiendra bien sûr le buzz autour de Formidable, qu’alimenteront les images des internautes présents sur le lieu de tournage du clip et relayé par la crème du journalisme d’investigation (Morandini). Niveau communication, Stromae c’est du Daft Punk de proximité !

T’as le look coco !

Stromae c’est d’abord un corps : Loooongue silhouette dégingandée qui se plie comme un roseau mais ne rompt jamais. Pour habiller cela, il faut du flashy, des couleurs qui claquent et une tenue immédiatement reconnaissable (le nœud de papillon !). Cette volonté d’allier un contenu fort à un contenant immédiatement reconnaissable ne date pas d’hier mais très peu d’artistes ont réussi à allier avec autant de pertinence le fond et la forme. On citera encore ici les deux Versaillais de Daft Punk ou les One Direction. C’est selon.

Brel de scène !

Difficile de ne pas faire le parallèle avec l’illustre Jacques Brel quand on le voit sur scène : même façon de rouler les « R », même manière de jouer avec ses grands bras, mais surtout même capacité à jouer, à se muer en acteur dans ses clips ou en live. Et alors ? Il y a pire comme comparaison non ? Stromae est aussi à l’aise seul sur scène qu’en duo avec Major Lazer ou Black Eyed Peas. On appelle ça une bête de scène !

On allait oublier un détail, minime certes mais qui vaut de s’y arrêter : quand un artiste touche les geeks comme les grand-mères sans déplaire aux branchés, et en faisant chanter ses refrains par des gamins, cela s’appelle le talent. Et pour cela, il n’existe aucune recette !

Willy Richert

Découvrir :
Stromae – Formidable (ceci n’est pas une leçon)

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Stromae au Grand Journal

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