Scratch Bandits Crew : sampler et sans reproche !

Depuis douze ans d’existence, les Scratch Bandit Crew n’aiment pas se répéter. « Stereo 7 », leur nouvel album, en est la preuve. À base de samples trouvés aux quatre coins du monde, Supa-jay et Syr livrent un album de hip-hop aux idées larges, repérés par les Chinese Man qui les ont signés sur leur label. Rencontre avec les deux Lyonnais, pionniers du « turntablism » à la française.

Comment a évolué le projet Scratch Bandit Crew depuis sa création ?
Au départ nous venons des « battles » de DJ, des championnats du monde de DJ dans lesquels on a que six minutes pour s’exprimer. Ensuite nous avons évolué vers des formats plus longs en concert et le propos est devenu plus artistique que technique. Au fur et à mesure nous avons créé notre bande son de samples originaux que nous scratchons en direct. En 2013 nous avons tourné en Europe, en Asie et en Amérique du Sud. Et là nous nous sommes replongés dans la recherche de samples que nous trouvions dans les magasins de disques locaux, un retour aux sources ! Ce sont ces disques vinyles trouvés dans des échoppes ou des chants enregistrés lors de mariages en Inde qui constituent la trame de ce nouvel album.

Considérez-vous « Stereo 7 » comme un album de hip-hop ?
Oui même si aujourd’hui les barrières entre les styles n’existent plus. On a utilisé des samples des années 1970 trouvés aux quatre coins de la planète. Ajoutez à cela notre culture rap des années 1990 et notre technique de scratch… tout cela donne un style à part, remis au goût du jour avec une pointe d’électro.

Est ce que le succès commercial de C2C a changé quelque chose pour les turntabilists ?
Certainement. Mais ce sont surtout les Birdy Nam Nam qui ont vraiment démocratisé notre pratique des platines. Grâce à eux, nous n’avons plus à expliquer ce que nous faisons avec les platines durant nos concerts.

Comment éviter de tomber dans la démonstration technique du scratch qui plomberait l’émotion ?
Votre question est étrange. Poseriez-vous la même question à un groupe de rock en leur demandant s’il n’y a pas trop de guitares dans leur album ? Je pense que c’est un dosage à avoir. Il y a des scratchs que l’on entend et d’autres qui sont subliminaux. Mais ce qui est sûr, c’est que nous ne sommes plus dans une démarche de démonstration depuis très longtemps ! C’est ce qui se passe dans n’importe quel style musical. Au début on fait l’autiste et après on entre dans une vraie démarche artistique.

L’album se conclue sur Over, un titre électro assez à part dans l’album. Est-ce une direction que vous allez prendre ?
Ce n’est pas le titre le plus électro de l’album. Mais effectivement on trouve la grosse caisse sur tous les temps mais il est constitué de beaucoup d’éléments acoustiques. Cela dit, tous les titres seront joués différemment en concert où il faut faire vivre les morceaux autrement.

Propos recueillis par Willy Richert

Découvrir :

Scratch Bandits Crew Ft. Gavlyn, Oh Blimey – Do It Do It

Crédit Photo : © youcantbuybuy