RIFFX.Hebdo : L’actu de Dick Annegarn
Cette semaine dans le RIFFX Hebdo rencontre avec Benedictus Albertus Annegarn, dit Dick qui nous parle de son 18e album !
- Quand ça va mal, ça inspire quand même un peu, la preuve j’ai enregistré cet album pendant…
- Pendant le confinement. C’est parti, c’est tout bon, c’est quand on veut, sublime ! Bientôt cinq décades de mots et de notes, de mesures et de métriques et voici quelque chose comme le vingtième album studio de Dick Annegarn. Dick, est-ce-que tu sais le quantième c’est ? Ou tu as arrêté de compter ?
- Il y a des albums qui ne sont pas vraiment des albums, qui sont des hommages à moi-même mais qui ne comptent pas vraiment, je pense que c’est le dix-huitième oui.
- Dix-huitième ?
- Oui, comme mon âge, oui.
- Donc te voilà majeur ?
- Voilà, enfin !
- Il s’intitule « Söl » et la présence des trémas sur le haut indiquent à n’en pas douter que ces trois lettres-là n’ont pas été choisies par hasard.
- C’est parce que c’est joli sur une pochette, il y a trois lettres, ça ne prend pas beaucoup de place, comme moi, tout seul avec ma guitare. En effet j’ai choisi « Söl » sans que ce soit une solitude misérable, il y a un peu de soleil, il y a le « Söl ».
- Précisons d’ailleurs que tu l’as confectionné chez toi dans ta ferme pyrénéenne entouré très précisément de tes deux chevaux noirs, douze canards et de tes poules ?
- Oui, c’est ça.
- La symphonie du silence rural t’a-t ’elle inspirée ?
- Absolument, il y avait beaucoup plus de bruits de la nature que … bon de toute façon chez moi il n’y a pas de bruit, c’est pour ça que j’ai acheté cette maison. C’est un sölencieux endroit, donc un peu plus d’oiseaux et un peu plus de temps aussi je veux dire. Je n’avais pas vraiment besoin ou envie de faire un album mais j’avais du temps.
- Oui c’est vrai que le cultivateur du verbe que tu es continue à travailler les mots, à les planter dans un « Söl » fertile.
- Voilà, c’est joliment dit, il est poète.
- Je crois que c’était Claudel qui disait : « Il y a de la poésie partout sauf chez les mauvais poètes ». Je ne sais pas où est-ce que je me situe. En tout cas comment le définir cet album, un album peut-être dans son plus simple appareil guitare voix.
- C’est ça, j’aime bien cette définition de simple. Donc j’essaie d’évoquer avec six cordes, c’est dans la voix et dans la guitare, qu’on essaie de créer une autre dimension quoi.
- Six cordes plus tes deux vocales, c’est huit cordes.
- Oui ça fait huit, je l’accorde.
- Très intimiste ta fameuse sauce folk blues qui te va tant. C’est un petit peu ça la direction musicale de cet album.
- C’est ça, c’est l’orchestre du pauvre, oui.
- L’album s’ouvre sur ces mots sur le titre « Né à la Haye ».
- Donc c’est une sorte de voyage temporel, une autobiographie en trois minutes que tu nous proposes là.
- Oui, voilà et puis en ce moment tout le monde se raconte et se la raconte. Je n’aime pas trop l’art autobiographique en fait. Et j’ai dit : « Allez, on va y aller ». Mais c’est une autobiographie accélérée on va dire. Je suis plus un raconteur qu’un «se la raconteur », elle est pas mal, non ? C’est un…
- Je la note, je la note celle-ci, c’est très joli. Tu es un citoyen européen, un éclusé du vieux continent parce qu’effectivement tu es né aux Pays-Bas, mais tu aurais pu autant habiter en Angleterre, en Belgique, qu’en France.
- Je suis citoyen du Nord de Bruxelles sans être Belge, c’est beau quand même.
- Ça c’est joli. Et Chevalier des Arts et des Lettres ici monsieur, bravo !
- Me voilà, Zorro est arrivé.
- Pourquoi d’ailleurs avoir choisi la France et au-delà de ça qu’est ce qui te plais tant, qu’est-ce qui te passionne tant dans le français ?
- Je ne suis pas si amoureux que ça du français littéraire, d’ailleurs j’ai créé une association « Les Amis du Verbe » parce que c’est le français oral, c’est le français sonore. Il est minuit moins cinq, et ça fait seulement cinq minutes qu’on écrit mais ça fait 24 heures qu’on se parle. Dans l’histoire, je veux dire on se parle depuis beaucoup plus longtemps qu’on ne s’écrit. Le tempo, le flot du français que j’essaie de trouver pour que les mots se télescopent, pour que ça sonne surtout.
- Les amis en tout cas vous pouvez vous laisser tomber sur le « Söl » en toute confiance, c’est garanti sans douleur. Tu nous dis que tu nous fais sauter au plafond avec ce « Söl », et rien que pour ça, merci !
- Merci à toi.
- Salut !
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