RIFFX.Hebdo : La playlist de Claes

Claes est un jeune artiste qui écrit ses chansons comme des scénarios, il les imagine comme des films. Découvrez son portrait en musique !Artiste aux multiples talents, il vous a laissé un « Message vocal », son dernier album… 

 

Clap ! C’est que je suis gaucher.

 

Q1 : Le titre qui t’a amené à la musique ?

Ma première vraie émotion musicale, je pense même que c’est ma mère. En gros, mes parents, ils faisaient de la vieille chanson française. Pendant leur spectacle, il y avait un moment où ma mère, elle chantait le morceau “Du gris” de Berthe Sylva. Et je pense vraiment que c’est le premier truc où je me suis dis, wahou, là je ressens des émotions que je ne comprends pas parce que j’étais tout petit. Je devais avoir 6 ou 7 ans et ça me faisait pleurer.

 

Q2 : Le titre souvenir de tes parents sur scène ?

Ma mère chantait le morceau “Sous le ciel de Paris”. Mon père faisait les doubles voix. Quand j’ai vu ça, je me suis dit  ok, donc en fait, la musique ce n’est pas juste pour rigoler. Ça fait vraiment des choses hyper fortes et je pense que ça m’a aussi un peu donné un espèce de truc à atteindre. Je me suis dit ok, donc en fait,si je veux faire de la musique, il faut y aller !

 

Q3 : Ton titre préféré au piano ?

Le morceau de Léo Ferré “Avec le temps”. Ferret, il avait plusieurs morceaux avec les mêmes accords. C’était toujours la même descente de piano et c’est la descente qui m’a fait travailler le piano, que je fais le plus souvent dès que je suis sur un piano, je joue ce truc-là. C’est un truc que je trouve très, très beau et qui marche à tous les coups. Ça arrive toujours à donner un peu l’impression que je sais jouer du piano quand je fais ça. C’est un bon cache misère.

 

Q4 : Le titre initiatique au rap ?

Le déclic, ça a été Orelsan. Vraiment “Perdu d’avance”, là, je me suis dit ok, déjà ce qu’il me raconte, ça me parle, je m’y retrouve et je me dis peut-être que je pourrais le faire, ça me donne envie de le faire. En fait, il m’a donné envie de faire du rap.

 

Q5 : La plus belle bande originale de film ?

Il y a une B.O. en particulier que j’aime vraiment beaucoup, que j’écoute beaucoup et à laquelle je pense souvent quand je compose, c’est la B.O. du film “24 heures avant la nuit” de Spike Lee. Il y a un panel d’émotions dans cette B.O. qui est assez folle. Il y a vraiment plein de trucs en une seule B.O. et moi j’écoute la B.O. et je revois le film. Et en gros, ma manière d’aborder la musique passe par l’image, c’est-à-dire que c’est comme ça que je travaille. C’est comme ça que je compose, même que j’écris. Quand je fais ce morceau-là, j’ai envie que ça ressemble à tel type de cinéma.

 

Q6 : La plus belle histoire ?

“Ces gens-là” de Brel. D’ailleurs, c’est pour ça que je la fais en live à chaque concert. Justement, c’est ce morceau-là  qui fait le pont entre la musique et le cinéma. Même, je trouve que “Ces gens-là” est bien mieux écrit et narré que plein de films.

 

Q7 : Ton coup de cœur sur « Message Vocal » ?

“Dehors”. “Dehors”, ça a un peu été le premier morceau où je me suis dit ok, ce disque-là, je vais le faire tout seul. Une espèce de saut dans le vide où je me suis dis bon vas-y là maintenant on y va quoi ! Je voulais parler des choses ordinaires dont on ne parle pas  vraiment  et auxquelles on ne donne pas toujours assez d’importance, je trouve. Moi, je suis vachement attachée à l’idée qu’on fait les grandes choses dans les petits détails et du coup, “Message Vocal”, c’était un peu ça.

 

Q8 : La chanson que t’aurais aimé écrire ?

Il y a un morceau de Mano Solo, pendant très longtemps, j’ai été très jaloux parce que c’était un de mes morceaux préférés. C’est une chanson d’amour qui s’appelle “Allez viens”. Et ce morceau-là, je trouve qu’il est parfait en termes de musique, d’émotion et de comment ça parle de l’amour. Il y a un moment où tu te dis, il y a déjà tout qui a déjà été fait et au mieux. C’est-à-dire qu’à quel moment je vais essayer de chanter, il y a déjà Freddie Mercury, c’est foutu. À quel moment, je vais essayer de parler d’amour, il y a déjà Brel, il y a déjà Piaf, il y a déjà Mano Solo. Du coup, il y a un moment où tu te poses une question,  où tu te dis, soit je m’en fous complètement, soit j’arrête. Et ça en fait, je me dis je veux en faire un morceau, histoire d’exorciser le truc un bon coup.

 

Q9 : Ta chanson inavouable ?

Moi, je suis hyper fan du premier album de Corneille. Je l’écoute  tout le temps. Mais ce n’est même pas vraiment un guilty pleasure. Parce que je trouve que c’est trop bien.

 

Merci Claes ! 

Merci à vous.