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Ben l’oncle Soul dans le RIFFX.Hebdo nous parle de ses premières/dernières. Au programme : son premier instrument, groupe de gospel, ainsi que son dernier album » Is It you » !
J’ai un souvenir assez clair du supermarché. J’accompagne ma mère,
je suis tout petit. À ce moment là, il y a donc de la musique qui est diffusée dans le supermarché. Je me dis : “D’où vient la musique et d’où elle sort ?” Je me demande même à quel point je ne me perds pas dans les rayons parce que je cherche en fait la source de la musique. Et c’était très rigolo. Ça finit souvent par “le petit Benjamin est attendu à l’accueil.”
Il y avait un piano droit chez ma mère, mais c’était plutôt un piano de décoration puisqu’elle, elle n’en jouait pas. Et je ne savais pas trop si j’avais le droit d’en jouer donc à chaque fois que ma mère s’absentait. Moi, j’allais au piano et je pianotais. Je cherchais des mélodies, je cherchais à savoir à comprendre comment ça marche, en autodidacte.
C’était assez tard, c’était plutôt à l’adolescence et c’était Ayo, le premier album “Down on My Knees” et ça devait être une affiche de concert que j’avais récupérée. J’en étais super content.
C’était une super école. On se trouve une place, une fonction. On entre en résonance avec les autres. C’est-à-dire, on faisait partie d’un groupe, on faisait des mariages, des baptêmes, des enterrements. Ça m’a permis de prendre mes premiers solos avec la boule au ventre. Pas sûr de pouvoir y arriver parce qu’il y en a un qui était absent, et il fallait remplacer et voilà.
C’est un album qui a été composé pendant le confinement, donc je n’avais personne à qui parler. Je me suis posé 2-3 questions au piano et créer des mélodies, retourner justement à quelque chose d’assez organique, assez simple. Et ce fil rouge de me poser des questions sur la vie. En fait, c’est plus la démarche de se poser des questions et de partir en réflexion qui m’intéressait plus que de trouver des réponses. C’était en fait un bon moment pour moi de faire un point et de me retrouver un peu dans ma solitude que j’adore et que j’ai toujours côtoyée en tant que fils unique. C’était l’occasion de renouer avec l’instrument, de prendre du temps pour le ré-apprivoiser et commencer un dialogue et retrouver un peu des habitudes, puis surtout du plaisir.
Quand j’ai appris l’histoire du Covid et le drame dans lequel on était en train peu à peu de plonger, ça a été très difficile pour moi de continuer à faire de la musique et de la création. Et une fois que j’ai plus ou moins compris dans quoi on avait mis les pieds, j’ai essayé de trouver un peu de positif et un peu la lumière dans tout ça. Et j’ai essayé en tout cas d’en ressortir quelque chose de très positif. Et “Levitate”, c’est le deuxième morceau que j’ai composé, et c’est arrivé comme une espèce de suspension. Tout se met à léviter quand on arrive à être dans cet état de plénitude, quand on arrive à être rassuré aussi, de se sentir en sécurité. Donc voilà, c’est un morceau qui parle de légèreté, d’équilibre et de plénitude.
C’est cool cette question, parce que mon premier enregistrement, en fait, c’était un fiasco, c’était une catastrophe. J’ai monté un groupe comme ça avec les potes de potes et très vite, on s’est retrouvés en studio à enregistrer de la musique. Et en fait, entre ce qu’on fantasmait d’entendre et ce qu’on arrivait à produire comme sons, c’était vraiment… Il y avait un monde ! Pour nous, ça a été un moment un peu de : “Ah d’accord, ok, donc j’ai mes musiciens de scène, sur la scène à l’énergie, c’est génial, on partage des trucs super cool. Par contre, pour enregistrer peut-être, c’est d’autres musiciens avec qui je dois travailler parce qu’ils ont une expérience du studio, etc.” Aujourd’hui, je ré-enregistre avec mes musiciens de scène parce que ça fait 12 ans qu’on fait de la musique live ensemble et que finalement, on a tous réussi à trouver cette espèce d’équilibre et de chaloupe qui fait qu’aujourd’hui on est propre en studio. C’est plus le débordement d’énergie comme on avait pu le faire à 20 balais. Et voilà, c’est le premier disque que je refais avec mes musiciens de scène.
La dernière fois que j’ai mis un nœud papillon, c’était au mariage de Yann. J’étais vraiment trop content pour ne pas reporter un nœud papillon. Le trois pièces quand même, c’est le respect.
Merci Ben L’Oncle Soul !
Yeah Man !
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