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Lauréats du tremplin RIFFX Fiesta des Suds, Omar EK, Straussy et DJ Pompompom ont eu la chance de jouer lors du festival marseillais, sur l’esplanade du J4, face à la mer. Trois jeunes talents plein de promesses qui se présentent dès maintenant en interview.
Omar EK : Bonjour RIFFX ! J’ai commencé la musique il y a vingt ans. Je partageais ma chambre avec ma sœur aînée qui écoutait et jouait de la musique. Un jour, elle a quitté la maison pour finir ses études à l’étranger. J’ai donc pris le relai pour combler le vide dans cette chambre devenue silencieuse. Depuis, je n’ai jamais lâché mes instruments. J’ai commencé mon périple au Maroc, avec mes premiers groupes. Je suis ensuite devenu musicien de session, j’ai joué de la guitare ponctuellement pour des artistes marocains en tournée. A mon arrivée en France, j’ai découvert la richesse du pays en rencontrant des personnes d’origines différentes, et donc des styles de musique différents. J’ai beaucoup appris avec ces gens.
Straussy : J’ai commencé mon apprentissage musical à l’âge de dix ans sur les bancs du conservatoire où j’ai découvert le piano, qui reste encore aujourd’hui mon instrument de prédilection. Après cette formation classique et jazz, j’ai fait la découverte de la musique électronique en festivals et dans les clubs. Toutes ces machines et toutes ces sonorités qui étaient nouvelles pour moi m’ont très intrigué, je m’y suis plongé quasi instantanément. Très vite, j’ai constitué petit à petit une bibliothèque de morceaux, sans penser que je ferai du DJing des années plus tard. Après avoir mis entre parenthèses la pratique musicale pendant mes années universitaires, j’ai décidé de m’y remettre plus sérieusement. Ma volonté était de fusionner musique électronique et jazz, je me suis donc mis à la MAO. Autodidacte, j’ai parcouru de nombreux bouquins et tutoriels sur internet pendant des mois. J’ai commencé par le DJing et je me suis ensuite constitué un mini studio pour enregistrer mes propres compositions. Dans un premier temps, j’ai été repéré en tant que DJ. J’avais remporté le concours tremplin RIFFX pour le Bon Air Festival 2020, malheureusement la crise sanitaire a joué les troubles-fêtes. Cependant, j’ai profité de ces mois de confinement pour approfondir mes connaissances, développer ma pratique de la MAO et sortir mes premières productions. Finalement, à l’été 2021, j’ai remporté le concours tremplin RIFFX pour la Fiesta des Suds où j’ai eu la chance de faire ma première scène officielle !
DJ Pompompom : J’ai commencé la musique début 2019. Au début, des ami.es avaient besoin de musique pour animer leurs soirées et j’ai voulu essayer. Plus je jouais, plus j’avais envie d’apprendre. J’ai gagné le tremplin RIFFX Afropunk en juillet de la même année, ce qui m’a donné encore plus envie de jouer sur scène.
Omar EK : J’ai aimé jouer pour les autres, grandir auprès d’eux, découvrir leur univers et leurs styles différents. J’ai donc décidé d’appliquer et surtout de mélanger tout ce que j’ai appris avec eux dans mon projet. J’ai eu également envie de tenter l’aventure en solo, de voir ce que ça faisait de composer ses propres musiques. C’est une autre énergie. C’est une autre synergie, qu’on crée avec soi. C’est ainsi qu’est né Omar EK.
Straussy : Le projet Straussy veut véhiculer deux préceptes : le voyage et le métissage. Lorsqu’on écoute les DJ sets et les productions, on peut percevoir que je partage deux identités sonores. Lors des DJ sets, la volonté est d’emmener les danseurs dans un voyage de sons aux couleurs chaudes et tropicales. Au sein des productions, on distingue une identité electro-jazz à travers des morceaux plus instrumentaux accompagnés de sons plus expérimentaux.
DJ Pompompom : Pour moi, la musique est un moyen de partage de culture et d’émotions. Je veux avec mes DJ sets raconter une histoire tout en faisant en sorte que le public passe un bon moment.
Omar EK : Mes influences sont très volatiles. Elles évoluent dans le temps puisque j’ai toujours eu besoin d’apporter une forme de fraîcheur à mes oreilles. Aujourd’hui, je sens le besoin de me retrouver avec mon passé, d’où je viens, géographiquement et artistiquement. Je mélange donc des musiques nord africaines et subsahariennes, basées sur un socle électronique new wave et funky. J’aime beaucoup chercher à concilier les musiques synthétiques de cette époque avec des sonorités organiques et tribales afro-maghrébines. Dans quelques années, mes goûts évolueront sans doute vers autre chose. On verra…
Straussy : Issu d’une formation jazz, de nombreux artistes dans ce genre m’influencent beaucoup aujourd’hui : Kamaal Williams, Yussef Dayes, Hiatus Kayote, Blue Lab Beats et plein d’autres. De manière générale, je dirais James Blake, Channel Tres, Tyler, the Creator et Flying Lotus. Ce sont des producteurs très talentueux, qui possèdent chacun une signature musicale très distincte. Là où je les trouve très forts, c’est dans la capacité à trouver un juste équilibre entre sonorité électrique, expérimentale et l’aspect instrumental. Pour finir, Il y a un artiste qui m’inspire depuis très longtemps, c’est Saint-Germain. Il a réussi ce parfait mélange entre jazz, afro et électro.
DJ Pompompom : Ce sont surtout les artistes que j’écoutais en grandissant, c’est-à-dire du hip-hop, du rap, de la musique cap-verdienne et d’Amérique latine.
Omar EK : C’était intense ! J’ai été uni avec mes machines et présent avec le public. J’ai eu beaucoup de doux retours qui m’ont touché, je suis fier ! J’ai beaucoup aimé ce moment. C’était bienveillant aussi ! Le staff a été très accueillant, très à cheval sur le bien-être des artistes, même les moins connus. Ça m’a touché !
Straussy : C’était une expérience avec beaucoup d’euphorie, d’adrénaline et c’était aussi très sport (rires). Je suis sorti de mon set lessivé à force d’avoir gigoté sur scène. C’était vraiment impressionnant, c’était ma première fois sur ce genre de scène imposante. Ça change de ma petite chambre ! J’ai vraiment pris un grand plaisir à performer sur une telle scène, et je crois que le public l’a vu aussi. D’ailleurs, le public a superbement répondu. J’ai eu un retour très chaleureux de leur part et de l’équipe aussi. Je ne pouvais qu’être comblé ! Merci à RIFFX et à la Fiesta des Suds.
DJ Pompompom : C’est une expérience inoubliable ! J’ai trouvé qu’une heure était très court tellement je me suis amusée. J’ai ressenti une forte énergie de la part du public qui m’a marquée et l’accueil de la Fiesta des Suds était très chaleureux.
Omar EK : En un mot : merci ! Par le biais de ce dispositif, il y a une démocratisation des conditions professionnelles pour les artistes qui en ont profondément envie. Cela nous donne l’opportunité d’exposer notre sensibilité auprès d’un public curieux et de le faire dans d’excellentes conditions.
Straussy : Merci de donner l’opportunité aux jeunes talents d’être mis en avant et de pouvoir se produire sur scène. Je trouve l’initiative très belle et importante. Merci pour tout et bravo à vous !
DJ Pompompom : Merci pour l’opportunité !
Omar EK : Je n’en ai pas. J’essaie d’écouter des albums entiers. Il est plus profond, à mes yeux, d’adopter cette démarche. Aujourd’hui par exemple, j’ai écouté un album retro wave de FM-84 pour me réveiller. Un album de Khaled pendant toute la matinée. Du hip-hop lo-fi d’Engelwood pour ma sieste. Cet après-midi, en revanche, j’ai pris le temps d’écouter les mixes/masters de mes titres qui sortent de studio pour faire des retours.
Straussy : A l’heure où je vous parle, on y retrouve fraîchement les dernières sorties de James Blake, Caribou, Isaiah Rashad, Kojey Radical, Lewis OfMan et Rejjie Snow, son dernier album est bien stylé !
DJ Pompompom : Dans ma playlist, il y a énormément de styles différents mais en ce moment c’est surtout ces sons : Elida Almeida ft Nitry et Indira : Segredu, ATEEZ : Deja Vu, Boza : Ella Remix, Karol G : Sejodioto.
Omar EK : J’ai marqué le kick-off de ma série de concerts à la Fiesta des Suds. Elle se termine le 3 décembre, dans une salle de la métropole lilloise, en première partie de Karimouche. Je prépare également une action culturelle dans la région, qui me servira sans doute de modèle pour d’autres actions culturelles dans le futur. Aussi, je travaille sur quelques titres, puisque je souhaite les présenter pour une candidature aux iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel. Le défi est de taille, j’en suis conscient, mais je tente ma chance, qui sait… *fingers crossed*.
Straussy : Une collaboration avec une chanteuse est en cours, et d’autres prods vont sortir régulièrement jusqu’à la fin de l’année. De plus, il est fort possible qu’un EP sorte en 2022 ! Et évidemment encore plus de scènes, avec l’hiver qui arrive ça sera plus probable qu’on me retrouve en club. Mais j’espère réitérer les scènes de festivals au plus vite ! Merci pour tout RIFFX !!!
DJ Pompompom : J’espère d’autres soirées et sinon beaucoup de travail !
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