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Premier gagnant du Prix du Public RIFFX aux iNOUïS 2020, The Doug est le Clermontois le plus hype du moment. Vingt ans à peine, l’ombre de Bashung plane déjà autour de lui et de son univers marqué par le rap et la pratique de la guitare. Après avoir reçu la plus belle des récompenses, celle du public, The Doug prend le large aux côtés de RIFFX ici et maintenant !
J’ai toujours plus ou moins eu envie de faire de la musique, j’ai toujours chanté, vraiment toujours toujours. Pourtant personne ne faisait de musique dans ma famille. Ma première heure de colle c’est parce que je chantais en cours de maths ! J’ai fait un peu de conservatoire, et ma mère, sous la pression avec mon reuf, nous a achetés une guitare chacun. On a fait six mois de cours avec un mec d’une asso pour apprendre les bases. Au lycée, c’était la période de renaissance un peu du hip-hop avec le S-Crew, 1995, Davodka… Y’avait des open mic partout, tout le monde rappait dans le lycée. A l’époque, je ne connaissais rien au rap et petit à petit je me suis mis à rapper avec des potes. Après je me suis dit que j’allais prendre ma guitare et écrire dessus, c’est comme ça que j’ai écrit ma première chanson. A Clermont-Ferrand, j’ai rencontré Zicol, le courant a vite pris, maintenant c’est toujours avec lui que je fais de la musique. En 2017, j’ai sorti ma première chanson sur SoundCloud, Lamentable, qui a fait un carton que j’avais pas du tout prévu à l’époque, genre 10 000 écoutes en deux semaines. J’ai continué à aller chez Zicol, dans son vieil appart. Tous les jours on s’enfermait et on a fait mon premier EP Extincteur quand j’avais 17-18 ans. Je compose mes musiques tout seul chez moi avec ma guitare et puis on fait ensemble les arrangements.
C’est vraiment super mystérieux et super mystique ! Au collège, j’avais un cours d’anglais avec une prof qui s’appelait Madame Broke, et comme beaucoup de profs d’anglais un peu à l’ancienne, elle voulait absolument qu’on ait un nom anglais : y’avait des James, des Kylan, des Samantha… Je me suis souvenu que mon frère, qui était en classe internationale, avait un pote écossais dans sa classe qui s’appelait Douglas. J’ai trouvé ça absolument fou qu’un mec qui habite à Clermont s’appelle Douglas. Alors je me suis dit : « Je vais m’appeler Doug », et c’est resté la blague. Au début, comme je ne savais pas si je voulais chanter en anglais ou en français, j’ai prétexté un nom en anglais. Je l’ai gardé et ça me fait toujours bien rire.
Je l’ai écrit en 2017. En tout on était combien sur cet EP ? Un nombre absolument incroyable… On était deux avec Zicol. Déjà que mes chansons ne sont pas très gaies de base, je parle de choses assez viscérales, de problèmes générationnels, des doutes et des addictions. Quand tu te rends compte que ta vie c’est de te lever, fumer un gros joint, faire de la merde, tu sais pas où tu vas, tu te sens un peu comme un con, t’es à moitié déprimé tout le temps… C’est un peu les thèmes récurrents, les questionnements sur l’avenir. Cet EP est un beau petit projet qui parle de mon adolescence, de ma génération.
Y’a eu Bashung, Vianney, Christophe Maé, Lomepal… Ça dépend des époques, c’est pas la même musique que je faisais en 2018 et que je fais maintenant. Au début j’aurais dit que c’était du rap sur des instruments, et maintenant je dirais que… je sais pas du tout (rires). Ça me fait plaisir qu’on me compare à ces artistes, mais c’est bien aussi d’essayer de se démarquer, ça n’a jamais été volontaire en tout cas de m’en rapprocher. A terme, j’espère avoir la SACEM de Bashung.
Je viens du metal, quand j’étais gosse j’en écoutais beaucoup. Je suis un fan inconditionnel du collectif américain Brockhampton, on retrouve aussi Bon Iver dans mes classiques, je crois que j’essaie beaucoup de m’inspirer de ce qu’il fait. J’aime beaucoup les artistes qui ont traversé plusieurs styles : Gorillaz aussi, d’ailleurs j’ai fait une reprise pendant le confinement, il faut que vous alliez voir ça ! En ce moment il y a un groupe français que j’écoute beaucoup, ils me touchent, c’est Ma Pauvre Lucette aka MPL. Le mec a une voix incroyable, c’est vraiment du storytelling, ils sont tous très forts aux instruments.
Cette fois il n’y avait que les iNOUïS et pas le Printemps de Bourges Crédit Mutuel, ce qui fait qu’avec tous les artistes, on était dans la même merde, on dormait tous au même endroit, il y avait un peu ce côté colo de vacances (rires). C’était une super semaine. On s’est tous soutenus, on était tous là pour les concerts des autres, pour s’encourager, ça a permis de créer de fortes connexions. Mon passage sur scène, c’était mieux que ce que j’avais imaginé, j’étais un peu stressé parce qu’on avait fait trois jours de résidence à la Coopérative de Mai à Clermont. A la fin on était plutôt bien rôdés puis le dimanche avant de partir pour Bourges, avec Romane Santarelli – qui est une amie à moi – on a fait un mini concert devant nos proches et la Coopé. On a eu que des problèmes techniques pour ce dernier concert, on s’est dit que ça allait être horrible et qu’on n’avait pas de quoi les réparer avant Bourges. Finalement mon équipe qui est trop forte a tout géré. Et ça s’est très bien passé.
Bravo au public ! Je sais que je fais partie des artistes qui étaient parmi les moins établis, avec une communauté qui est vraiment toute jeune. Ça fait plaisir de voir la dévotion du public qui soutient mon projet. Ils ont tous pris la peine de faire voter les grands-parents, les parents… Tout le monde (rires) ! Quand j’ai eu des retours par message, on m’a dit : « J’ai fait voter tous les gens de ma colo », « tous les gens de mon travail ». C’est vraiment génial d’être reconnu pour ce qu’on fait. C’est vraiment une belle aventure. Je suis très content, surtout d’être le premier à gagner ce titre ! C’est ce que l’histoire retiendra… the first is The Doug (rires) !
Ça va être de la création, de l’enregistrement, je vais arriver avec des morceaux, ma guitare, mes paroles et puis on va aller là-bas. Il y aura vraiment des outils bien plus conséquents pour créer et on va en profiter pour changer d’air. Ça fait toujours plaisir aussi de pouvoir bosser dans un milieu qui est différent de celui dans lequel on est tout le temps. Ça permet d’avoir un œil un peu nouveau et extérieur. Ça va être super.
Secret d’état (rires) ! Pour l’instant c’est une période transitoire. Si tout se passe bien, on se retrouve l’an prochain pour de nouveau projets.
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