Révélation RIFFX : Qui es-tu Reÿn ?

Lauréate du tremplin RIFFX Marsatac 2021, Reÿn a eu la chance d’ouvrir le festival marseillais le dimanche 22 août au Parc Borély. Si le public présent ce soir-là a été conquis par sa voix soul, au flow impeccable, cette autrice-compositrice-interprète de talent rêve de conquérir de plus en plus de cœurs dans l’hexagone. Un défi relevé auprès de tous ceux qui s’aventurent dans l’écoute de son premier single Comment t’as osé, au charme évident. RIFFX est parti à la rencontre de Reÿn !

Bonjour Reÿn, raconte-nous ton parcours.

Je chante depuis que je suis toute petite. Je faisais beaucoup de spectacles à ma mère dans le salon, c’était la fête, même si je pense qu’elle en avait marre parfois (rires) ! En grandissant à Toulon, on a fait une sorte de pacte avec ma mère : elle tenait à ce que je fasse des études et que j’obtienne un diplôme avant de faire ce que je voulais, c’est-à-dire de la musique. Pendant mes études, il s’est passé quelque chose d’important dans ma vie. Je voulais entrer au Conservatoire TPM après le lycée, mais à chaque fois que j’y allais, on me disait toujours la même chose : « On n’a plus de place, priorité aux gens qui ont cursus depuis longtemps ». Pendant 4-ans, j’y retourne chaque année mais à force je commence à perdre patience. Un jour, j’y retourne et tombe sur la directrice et une des profs qui allaient déjeuner. Je leur dis : « Ecoutez, je vais vous chanter une chanson ». C’était Skyfall d’Adele. Après ça, elles m’ont donnée une audition et je suis enfin entrée au Conservatoire. Je n’y suis restée qu’un an car ensuite je suis partie à Paris dans le cadre de mes études.

C’est lors de ton arrivée à Paris que naît le projet Reÿn ?

Une fois installée oui, j’ai fini par me lancer en postant des petites vidéos sur Instagram. Ça m’a permis d’être visible, les gens étaient assez réceptifs, j’ai reçu de jolis messages. A ce moment-là, ma meilleure pote a commencé – ce n’est plus le cas aujourd’hui – à vouloir me manager car elle sentait qu’il y avait plus et mieux à exploiter du projet. On s’est dit qu’on allait postuler pour les iNOUïS du Printemps de Bourges Crédit Mutuel. Juste avant, j’étais partie en voyage aux Etats-Unis voir une amie. Là-bas, je suis restée cinq jours tout seule et je me sentais un peu perdue et triste : j’ai écrit Comment t’as osé et SEUM. Quand je suis revenue à Paris, je me suis dit que c’était ces morceaux que j’allais enregistrer, il restait deux semaines pour candidater aux iNOUïS. J’ai été présélectionnée grâce à eux pour auditionner. Mais je n’étais pas été sélectionnée ensuite pour la sélection officielle. Mon set était hyper acoustique, c’était les débuts, et c’est sur cette scène que j’ai été remarquée par mon tourneur Le Periscope. Il s’est occupé pendant longtemps d’Yseult à ses grands débuts. Depuis cette aventure, c’est mon tourneur et je suis super contente. J’ai aussi été lauréate du concours Stri-It, organisé par Google, YouTube Music et le Studio des Variétés. J’ai pas mal appris grâce à cet accompagnement, grâce auquel je suis encore des cours cette année.

Comment décrirais-tu ta musique ?

Je dirais que c’est le mélange de toutes mes influences musicales : un mix entre r’n’b, soul, pop, et parfois certaines personnes reconnaissent un côté rap. Pour ma part, il y a ce truc de vouloir ouvrir les possibilités, casser les barrières de genres, comme pas mal d’artistes de la nouvelle génération en France. Sans trop penser au résultat, je mélange tout ce que j’ai vécu, tout ce que j’écoute et tout ce qui me touche sous forme de chanson. Mon but est de créer des émotions et de partager des choses avec les gens qui m’écoutent. J’aime qu’il se passe un truc, j’aime que ce soit chargé en énergie, en émotion, via des couleurs différentes comme mes pochettes. J’ai envie que les gens puissent s’approprier mes chansons et mes histoires. Si je devais utiliser juste un mot pour décrire ma musique, ce serait « sincère ».

Quels artistes font partie de tes influences musicales ?

Ma plus grande influence, c’est Amy Winehouse. Je l’aime trop, j’ai versé des larmes quand elle est décédée. On a perdu une artiste incroyable, c’est terrible. Il y a elle et Frank Ocean. Qu’est-ce qu’une vie sans Frank (rires) ? J’ai grandi avec Craig David dans les oreilles, Céline Dion, puis Adele qui m’a chamboulée et Stevie Wonder aussi. Tous ces artistes font que je suis moi aujourd’hui.

Tu as récemment sorti le titre 75013, peux-tu nous en parler ? Un clip est-il prévu ?

Il n’y aura pas de clip je pense sur celui-ci, c’est un peu le titre qui clôt cette ère de singles. Après j’aime bien la notion de liberté artistique et me dire que si quelque chose vient s’ajouter, je ne le refuserai pas si je le sens. 75013, c’est le récit d’une histoire d’amour moderne. C’est une chanson pour les amoureux mais aussi pour ceux qui ont envie de l’être (rires) !

Quel est le single dont tu es la plus fière jusqu’à maintenant ?

Franchement, ils sont tous particuliers et cool mais il n’y a vraiment aucun doute, à 100%, c’est le premier : Comment t’as osé. C’est un peu comme ton premier enfant, le premier titre que tu sors c’est majeur. J’ai énormément de chance parce que c’est celui dont on me parle le plus et qui a le mieux fonctionné jusqu’à maintenant. Je suis contente parce que je me suis fait confiance en choisissant de leur sortir en premier. C’est vraiment mon bébé, il a un âge (rires) ! Je suis vraiment fière aussi parce qu’à l’époque où j’ai écrit le morceau j’avais le cœur brisé en mille morceaux, j’étais très mal, et aujourd’hui ce son m’apporte de la joie. Je trouve ça fou de transformer du mauvais en bon. La musique, ça a toujours été ça pour moi.

Comment t’as osé, Ivresse, SEUM, Chantilly, Muses, 75013… Déjà six singles à ton actif. Ta communauté de fans grandissant, la question est : à quand un premier EP ?

Ce sera, je l’espère, pour cet automne ou cet hiver. Je travaille sur ce projet d’EP, ça prend du temps car j’ai envie de faire ça bien. Mais je ne vais pas faire une Kanye West (rires), ce sera pour cet hiver maximum. Un EP avec que des nouveaux titres sauf peut-être un son que je remettrai… Je vous laisse deviner lequel !

Grâce à RIFFX, tu as eu la chance de jouer sur le festival Marsatac le dimanche 22 août. C’était comment ?

Absolument génial. C’était ma première grosse scène et mon tout premier festival. J’étais vraiment ravie que ce soit à Marseille parce que symboliquement je viens du Sud, juste à côté en plus. C’était vraiment le feu. Voir des gens chanter ses chansons alors que ta carrière en est qu’au tout début, c’est une sensation indescriptible. Quand je tombais sur des visages qui chantaient mes chansons, je me disais que c’était un truc de fou. C’est beau, ça fait du bien, c’était trop bien.

Un petit mot pour RIFFX ?

Un grand mot même : merci beaucoup, merci pour l’opportunité, merci de donner du temps et de l’énergie aux passionné.es ! C’est tellement important de donner et RIFFX le fait super bien. Parfois des petites choses pour certaines personnes, ça représente des grosses choses pour d’autres. Il y a de très belles opportunités avec RIFFX.

Que retrouve-t-on actuellement dans ta playlist ?

J’avoue que Frank Ocean est toujours le top 1 de ma liste. Je dirais aussi 070 Shake que j’adore, c’est un de mes crushs musicaux. Ensuite il y a aussi Snoh Aalegra, Lucky Daye, Giveon, SZA depuis longtemps aussi que je l’aime d’amour. Valeur sûre, SCH, et beaucoup de rap, de musique classique car ça m’apaise et du jazz évidemment.

C’est quoi la suite pour Reÿn ?

Finir et sortir mon premier EP, partir à la rencontre des gens qui écoutent ma musique et partager des choses avec eux. Continuer à créer de nouvelles choses, prendre des risques en sortant de ma zone de confort et proposer un vrai univers artistique aussi. Comme je suis perfectionniste, je suis loin d’en être là où je veux être, c’est que le début de mon road trip. J’ai hâte de pouvoir aller plus loin visuellement, il y a tellement d’idées qui ont été avortées par manque de moyens. J’aime beaucoup le cinéma donc pourquoi pas lier tout plein de choses avec mon projet musical.