Qui es-tu Vegedream ?

Son « Ramenez la coupe à la maison » est l’hymne d’une génération biberonnée au Mbappé et cie. Mais Vegedream est bien décidé à montrer que son talent ne s’arrête pas à un tube.  Loin de là. La preuve, son nouvel album « Ategban » regorge de pépites.

 

 

Vegedream enraciné

La Côte d’Ivoire, c’est mon pays d’origine. C’est un peu la colonne vertébrale de ma musique. Mes parents m’ont éduqué à la culture africaine, : inconsciemment, elle fait partie de moi.  Je retourne souvent là-bas. La première fois, on m’a réservé un accueil digne d’un président. Il y avait au moins 1000 personnes qui m’attendaient à l’aéroport. J’ai pleuré, c’était très émouvant. J’ai une belle proximité avec la Côte d’Ivoire. Je suis un peu l’enfant chéri du pays.

 

 

Vegedream déterminé

Inconsciemment, je pense que la musique a sauté une génération : mon père était producteur. Il ne voulait pas chanter parce qu’il connaissait les aléas du métier d’artiste. Mon grand-père aimait beaucoup la musique. A l’origine, je ne savais pas que j’étais prêt à faire ce métier, prêt à tout pour lui. J’aimais la culture hip-hop, je dansais beaucoup. Un jour, je me suis dit : « pourquoi ne pas danser sur mes propres morceaux ? ». Alors, j’ai commencé à écrire et faire de la musique, à être le porte-voix d’une communauté.

 

 

Vegedream sauvé

À partir de mes 12 ans, mes parents ont décidé de quitter la cité pour aller dans une résidence privée, quitte à payer un loyer plus cher, pour nous protéger mes sœurs et moi. C’est un sacrifice qui a porté ses fruits puisque je ne suis pas allé en prison.

Le déménagement ne m’a pas m’empêché de repartir à la cité mais j’ai vite compris que là-bas, il n’y avait que des problèmes.

 

 

Vegedream inspiré

Sexion d’Assaut ont ouvert des portes. Ils ont apporté un côté lumineux et joyeux au rap.  Ils ont cassé les codes d’un rap sombre et systématiquement inspiré par la vie de cité.

 

 

Vegedream engagé

Les gens ont l’habitude de danser sur ma musique mais je veux aussi les faire réfléchir. L’un de mes morceaux aborde la thématique des violences conjugales.  Ma mère m’a toujours éduqué dans le respect de la femme. J’ai peut-être fait des erreurs mais j’ai toujours essayé de raccorder les liens avec les personnes que j’avais pu blesser.  Les femmes sont les mères de demain.

 

 

Vegedream footeux

J’ai toujours baigné dans le foot, bien avant « Ramenez la coupe à la maison ». Mon père supportait Marseille. C’était une tradition de regarder les matchs tous les week-ends à la maison. Il me réveillait le dimanche matin en me disant : « réveille-toi, il y a Téléfoot ! ». Il jouait même dans l’équipe de Côte d’Ivoire il y a des années : j’ai retrouvé des photos récemment.

 

 

Vegedream producteur

Je suis en train de faire du développement, ce travail que les maisons de disques n’arrivent plus à exécuter. Ce sont des businessmen qui n’ont plus le temps de donner une chance à quelqu’un, de lui apprendre les ficelles du métier. Ils veulent que les choses marchent immédiatement. Moi, je veux travailler avec les artistes que je vais produire, les diriger, leur donner une belle direction artistique dans leur projet et après, démarcher les maisons de disques. Mais d’abord je vais enchainer les albums. Et quand je serai fatigué, je produirai.

 

 

Amandine Scherer

 

  • « Ategban », album disponible.
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