Au début des années 90, Alain Bashung est certes une référence dans le paysage musical français, mais un caillou bloque les engrenages de sa carrière. Son 7ème album fut un échec commercial, bien que musicalement ce soit une merveille de cold wave tendance Joy Division. Le  » Bash’  » a plus d’une corde à son arc, d’autant que son nouveau parolier, Jean Fauque, écrit des merveilles.
C’est donc le 28 octobre 1991 que sort l’album Osez Joséphine, 8ème de la prolifique carrière du créateur de  » Vertige de l’amour « . Le cahier des charges est simple : il faut renouer avec le succès, quitte à devoir traverser l’Atlantique pour cela. Ce sera chose faite en allant aux studios Ardent de Memphis-Tennessee, là-même où Elvis Presley, Eddy Mitchell et notre Jojo national étaient aussi passés. Et puis quitte à être aux States, autant se faire plaisir avec 4 reprises rock et country, de Buddy Holly à Bob Dylan en passant par les Moody Blues.
Règle deux, faire simple et efficace. Le résultat consiste en 11 chansons plutôt courtes, puisqu’elles alignent une durée totale de 39 minutes. On est plus sur le format vinyle que CD, qui domine l’industrie de l’époque. Mais surtout, Osez Joséphine va révéler la facette crooner bluesy de Bashung, qui fera de sa discographie une pierre angulaire de la pop française.
Le mélange des rimes de Jean Fauque avec le bottle neck du guitariste Sonny Landreth, roi de la Slide Guitar, avec les riffs de Bernie Leadon qui a joué avec les Eagles, tout marche à merveille. On se sent marcher dans le bayou de Louisianne sur le morceau Osez Joséphine, dont le clip tourné au Cirque d’Hiver est à montrer dans toutes les écoles d’image…
Le son est donc parfait, on se laisse aller aux Volutes sans ambages pour clouer  » des clous dans les nuages  » et bien entendu Madame Rêve, perle d’émotion qui, elle, fut enregistrée aux studios ICP de Bruxelles. La poésie post-romantique reste sur le Vieux Continent.
Si Osez Joséphine n’est pas encore dans vos playlists, vous savez ce qu’il vous reste à faire, c’est l’ajouter les yeux fermés mais les oreilles grandes ouvertes dans le dossier #LP_Story by RIFFX !