Clara EligrasS n’est pas née à Casablanca en 1944 comme Alain Souchon, pourtant ses chansons partagent le regard enfantin des siennes. Elle n’a pas connu, comme Vincent Delerm, les filles de 1973 à l’époque du lycée mais elle les a écoutées. Elle ne s’est pas non plus promenée à Saint-Germain des Prés avec Juliette Gréco comme Miles Davis mais, elle aussi, elle joue de la trompette. En fait, Clara est née à Paris, comme Michel Sardou, et c’est une pure coïncidence.  Ses textes mêlent acrobaties stylistiques et beauté formelle, amoures déçues et lendemains qui chantent. Héritière d’une tradition qu’elle vivifie avec irrévérence, ses chansons consolent avec poésie les réalités parfois douloureuses de son temps.  Ici elle aurait pu écrire quelques mots, mais pour la lire il faut l’entendre et pour l’entendre, il faut l’écouter.