Mouse on Mars : les héros ne sont pas fatigués !

Un nouvel album de Mouse on mars est toujours un événement pour les fans d’électro exigeants. Depuis près de 20 ans le duo allemand a toujours été à la pointe des expérimentations sonores pointues : « Lora Tahiti » en 1995 est considéré comme l’album électro-pop ultime par une poignée d’esthètes. « Autodiktater », deux ans plus tard, verra le duo s’essayer avec succès à la drum’n bass. Quid de ces pionniers en 2012 ? Andi Toma et Jan St. Werner n’ont rien perdu de leur esprit frondeur : déstructurations rythmiques, ambiances ultra-syncopées et maîtrise du dancefloor, sans oublier les détours du côté de l’ambiant. Nouveautés : les souris martiennes ont intégrés des éléments hip hop dans leur 8 bits désarticulés (genre électronique inspiré des sons de consoles de jeux). Si ça sonne « vintage » au premier abord, n’écoutez pas cet album en MP3 : vous passeriez à côté d’une multitude de couches subtiles, de nappes profondes et de micro-samples qui doivent beaucoup à un autre pionnier Aphex Twin. Attention ce « Parastrophics » est à apprivoiser ! Il faut le digérer. On n’est pas dans la « fast food music » mais plutôt dans la musique moléculaire. Si la première écoute risque d’être ardue vu la complexité de l’œuvre, la musique de Mouse On Mars se révèle par la suite un buffet de roi pour peu qu’on prenne le temps de se mettre à table.

Willy Richert