Mai
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Bromance est devenu en moins d’un an le label à suivre de très près : Gesaffelstein, Club Cheval, Surikn et surtout Brodinski, l’un des fondateurs de cette écurie, compte déjà parmi les meilleurs producteurs français. Rencontre avec Manu Barron à l’origine de cette French Touch 3.0.
Comment est né Bromance ?
C’est d’abord une rencontre avec Brodinski, que je manageais alors qu’il n’était pas encore majeur. On voulait aller plus loin. Surtout je voulais bosser avec des jeunes. Une fois le Social Club lancé (NDR : un club parisien) avec mes associés, on a eu envie d’accompagner cette nouvelle scène. Nous l’avons fait. Mais on s’est rendu compte qu’une fois nos artistes arrivés à maturité, ils signaient sur des labels étrangers prestigieux mais qui n’avaient pas forcément les moyens. Du coup on s’est dit-on va le faire nous même !
Quelle est la philosophie du label ?
On s’est toujours battu pour défendre d’abord une œuvre plutôt que de raconter des histoires autour. Nous sommes indépendants et nous voulons garder cet esprit. Je suis choqué quand je vois d’autres labels indépendants utiliser les techniques de vente et promotion des multinationales du disque. Cette spécificité et cette proximité avec nos artistes a fait que, depuis la création du label, aucun de nos projets n’est mort-né. Tous se sont développés !
Quels sont les points communs entre tous vos artistes ?
D’abord tout le monde se connait, se soutient. Il y a une vraie effervescence dans la scène parisienne. Ensuite chacun à ses qualités propre : Gesaffelstein a un talent inné incroyable. Pour moi c’est l’équivalent d’un Thomas Bangalter (Daft Punk). Club Cheval c’est l’histoire de quatre mecs complètement hallucinés. Brodinski fait parti de cette nouvelle génération ultra contemporaine qui est autant Dj, producteur que directeur artistique. Leur point commun à tous est d’avoir fait un vrai choix de vie !
Vous qui avez connu les premières raves party, n’avez-vous pas le sentiment que vos artistes intègrent dans leurs sons un côté dance music contre lequel vous vous éleviez à l’époque ?
En fait, cette génération s’en fout complètement : elle se sent libre de toute référence ! Elle aime autant Phillip Glass que Rihanna ou un titre de Death Metal ! Du coup, c’est vrai que parfois leur son « gratte » un peu ! Mais je trouve leur mélange très punk en fait ! Ils retournent les codes pour une seule chose : faire danser ! »
Lana del Reye ou Skrillex ont été remixés par vos artistes. Est-ce rentable ? »
Non, honnêtement ! Gesafelstein a remixé Lana Del Reye car il l’adore et que c’est de bon goût de la détester. On l’a rencontré, c’est une vraie artiste, c’est une diva. C’est Lauren Bacall ! Cela dit, ce remixe a été une petite révolution pour l’entourage de la chanteuse car ils auraient voulu que son album ressemble à cela. Quant à Skrillex c’est notre pote ! Il ne fait pas partie de notre scène, de notre son mais il voulait un remixe de Brodinski. Brodinski adore Damian Marley donc il voulait faire ce remixe.
Je voudrais bien dire que ça nous rapporte, mais non ! Le modèle économique dans la musique change tous les six mois, il reste à inventer.
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