Le flash-back de Cœur de pirate

La chanteuse québécoise s’offre un petit voyage dans le passé avec la compilation « Back dans les bacs » sur lequel elle reprend, à sa sauce, le fameux « Femme Like U » de K. Maro.

Il y a 20 ans, c’était le début du hip hop et du RnB en France…

Oui ! J’avais 10 ans. J’étais une petite fille normale, qui allait à l’école.  Pour moi c’était l’époque des Spice Girls et des Backstreet Boys. Plus tard, NTM et IAM ont bercé mon imaginaire, mais pas autant qu’une Diam’s ou un K.Maro. J’écoutais aussi Lorie, Shy’m et Francis Cabrel.

 

Il y avait des « plaisirs coupables » au milieu de tout ça ?

Non ! J’assumais absolument tout ! C’était de la bonne musique.

 

Le RnB québécois existait ?

(Rires) Oui il y avait Corneille ! C’était notre chanteur de RnB à nous.

 

Parlez-nous du morceau que vous reprenez sur la compilation « Back dans les bacs » …

J’avais besoin de choisir un morceau qui m’ait spécialement marquée. Quand « Femme Like U » est sortie au Québec, ce fut un énorme tube. K. Maro a tout de suite dit oui pour cette reprise. Je voulais épurer la chanson, en faire quelque chose de triste en mode « piano-voix ».

 

Le clip est très drôle ! Vous y jouez également avec les codes de cette musique…

Oui, c’est totalement improbable de me voir habillée de cette façon. En général, dans leurs clips, les rappeurs sont dans des grosses voitures : moi je roule en voiturette de golf ! Je suis en faux Gucci, en faux Vuitton, les filles matent les filles. En conservant les paroles originales, j’ai fait de ce morceau un hymne queer.

Est-ce que la musique urbaine vous influence dans votre travail ?

Aujourd’hui avec le streaming, tous les genres se mélangent. Le rap et le RnB influencent énormément la pop et la chanson. Des artistes comme Arianna Grande s’approprient les codes de l’urbain et les arrangent à leur façon. C’est génial ! Il ne faut pas se limiter dans la vie.

Est-ce qu’on peut s’attendre à un prochain album plus urbain ?

Je me sentirais mal de travailler cette musique alors que ce n’est pas du tout mon univers. Je préfère rester dans ce que je maitrise. Sur mes précédents albums, j’ai fait ce qu’on attendait de moi. Pour le prochain, j’ai fait exactement ce que je voulais. C’est le public qui compte pour moi, je voulais leur donner quelque chose qui me ressemble à 100%.

 

Vous livrez beaucoup de vous sur les réseaux sociaux. C’est une bonne thérapie en attendant l’album ?

Ce n’est que du plaisir ! C’est un moyen de rester en contact avec les gens qui me suivent. J’y fais beaucoup de blagues ! Ça me permet de passer le temps. En tournée, je me sens souvent seule. C’est important de montrer que nous ne sommes pas des robots mais des êtres humains. Je suis à cheval sur deux époques : celle où l’on vendait des disques et celle où tout se fait par internet. C’est grâce à cela que j’ai pris du recul sur ma carrière.

 

Vous êtes quelqu’un de nostalgique en général ?

Je suis nostalgique d’une époque où l’on devait attendre pour entendre les chansons à la radio. Mais Aujourd’hui, les gens sont plus ouverts d’esprit sur la musique. C’est un bon équilibre.

 

Amandine Scherer

 

Compilation « Back dans les bacs ». (E47 Records). Sortie le 18 octobre.