Jain : interview et session exclusive

La jeune Jain publie « Zanaka », un premier album pop et léger, nourri des sonorités du monde. Pour faire connaissance, Riffx vous propose une interview et une session exclusive de la chanteuse.

Comment t’est venue l’envie de faire de la musique ?
Mes parents voulaient absolument qu’on joue d’un instrument, mes sœurs et moi. J’ai choisi la batterie, dont j’ai joué pendant deux ans. Avec les percussions, c’est quelque chose qui m’intéressait déjà beaucoup, toute petite. Quand j’avais 9 ans, on a quitté Pau pour vivre à Dubaï pendant trois ans. J’y ai pris des cours de derbouka, une percussion arabe. On est ensuite parti vivre au Congo. Ma famille a toujours écouté beaucoup de musique africaine, ma mère est métisse malgache. Vivre là-bas m’a fait encore plus aimer cette musique. Puis j’ai eu une grande envie de m’exprimer parce que j’étais loin de chez moi, en pleine période d’adolescence. J’ai commencé à composer avec ma guitare. J’ai rencontré Monsieur Flash, un beatmaker congolais qui faisait des instrumentaux pour des rappeurs. Il m’a donné les logiciels pour pouvoir faire mon home studio. Grâce à ça, j’ai pu mettre mes chansons sur Myspace.

Quels sont les artistes qui t’ont marqué ?
Des gens assez différents, comme Otis Redding, Miriam Makeba, Salif Keïta ou Janis Joplin. C’est au Congo que j’ai vraiment commencé à écouter de la musique. Comme il n’y a pas beaucoup de disquaires là-bas, je faisais beaucoup de recherches sur Internet, je regardais plein de lives.

Comment s’est passé ton retour à Paris ?
J’ai passé mon bac à Abu Dhabi puis je suis revenue vivre à Paris, pour faire une prépa d’art. La première année a été difficile, notamment parce que j’avais l’habitude de vivre dans des pays ensoleillés. Et moralement, ça change beaucoup de choses… Et il faut se réhabituer à la grisaille. Mais plus ça va, plus j’adore Paris. Je trouve qu’il se passe plein de trucs, musicalement, avec des gens de mon âge qui font des trucs assez incroyables, comme Hyphen Hyphen, Grand Blanc, Kid Wise ou The Shoes.

La rencontre avec Yodelice a été déterminante dans ton parcours ?
J’avais envoyé un mail à plein de maisons de disques via Myspace pour avoir un avis professionnel sur ma musique. Je n’ai eu qu’une seule réponse, de quelqu’un qui est devenu mon manager et qui connaissait Maxime Nucci (Yodelice). Il lui a fait écouter la maquette de Come que j’avais faite au Congo. J’avais 16 ans. Il a vraiment adoré et je suis venu à Paris pendant des vacances scolaires pour enregistrer Come dans son studio. Plus tard, on a commencé à enregistrer l’album quand lui était en tournée et que je faisais ses premières parties. C’était assez espacé.

Peux-tu nous parler de la chanson Makeba ?
Quand j’étais au Congo, je suis tombée sur une vidéo live où on voit la chanteuse Miriam Makeba entrer dans une sorte de transe, de respiration très grisante. Son aura m’a beaucoup impressionnée : il y a de la joie, de la détermination, de la force. Pour moi, c’est un modèle de femme à suivre. Et j’ai eu envie de faire une sorte de « Makeba 2.0 » pour les plus jeunes qui ne connaissent pas et auraient la curiosité d’écouter.

Que signifie le titre de l’album, Zanaka ?
Ça veut dire « enfant » en Malgache. J’ai écrit certaines de ces chansons il y a 7 ans. Donc c’est un peu comme mon premier enfant, que j’ai porté longtemps.

Propos recueillis par Vincent Théval

Découvrir la session exclusive :
Jain – Makeba