Hugh Coltman : Shadows

Crooner caméléon, Hugh Coltman offre une nouvelle fois une belle démonstration de ses capacités. Et ce Britannique, aujourd’hui installé à Paris, en a plus d’une dans sa portée. Après le blues de son groupe The Hoax, la folk de ses albums solos, la pop de ses diverses participations aux disques d’autres artistes (Babet ou Mélanie Pain par exemple), il propose cette fois un album tout en jazz et en hommage. Ce genre ne lui est d’ailleurs pas étranger : sa mère lui a transmis la passion et son ami pianiste Eric Legnini l’avait déjà invité sur son disque « Sing Twice ».
Grand admirateur de Nat King Cole, Coltman lui consacre aujourd’hui 14 titres tout en délicatesse et classe, 14 chansons jazzy piochées dans le répertoire du monstre Cole. Des reprises, certes, mais avec l’intelligence dans le choix et le traitement en prime. Il y a là quelques très grands succès comme Mona Lisa ou Nature Boy mais l’écueil du trop évident Unforgettable est évité. On y trouve aussi de nombreux autres titres bien plus inconnus pour le profane, dont le lumineux (un comble) Shadows, qui donne son nom à l’album. Et le tout se fait à la fois dans le respect du modèle et dans l’appropriation élégante avec la voix de Coltman pour étendard de soie. Un disque dont le maître n’aurait pas honte, il serait même sûrement très ému de se voir servir aussi joliment par un homme blanc, lui, qui même au faîte du succès avait dû se battre contre le racisme et la ségrégation. Un bel hommage plein de panache.

Marjorie Risacher

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