Florence and the Machine : How Big, How Blue, How Beautiful

Florence Welch avait annoncé qu’il y aurait du changement sur son nouvel album par rapport aux deux précédents « Lungs » et « Ceremonial ». La jeune Anglaise a d’ailleurs pris une année sabbatique et nécessaire après une tournée harassante avant d’en attaquer l’écriture. Et au titre on peut penser qu’elle et son groupe The Machine ont tenu leur promesse : « How Big, How Blue, How Beautiful » laisse croire en effet qu’on est bien loin des démons et du noir théâtral de naguère. Pourtant la réalité n’est pas aussi claire puisque la rupture, la douleur, la tristesse et la solitude émaillent les thèmes des onze titres. La différence réside surtout dans le fait qu’il s’agit plus d’un apprentissage de vie que des anciens désespoirs oniriques et des fantômes dont on cherche à s’échapper. Se pointent même ça et là des volontés farouches d’aller de l’avant. Une Florence Welch qui semble plus terrienne donc et qui garde à son actif son écriture toute en images et en ambiances.
Pourtant ce troisième album ne fait mouche qu’à moitié. La pop se décline bien moins indé cette fois, la production et les arrangements sonnant même de temps en temps à la limite de la variété et du vieillot. De théâtral on est passé au démonstratif, et l’ensemble peine à sembler autre chose que convenu. En reste tout de même la voix toujours extraordinaire de la demoiselle qui se permet toutes les acrobaties et propose très souvent des harmonies de chœurs en arrière-fond qui sont un régal de détails. Quelques trop rares moments intimes savent également sortir du lot, comme dans ce St Jude, patron des causes perdues et désespérées à qui Welch adresse une prière en quasi fin de disque. Quelques émotions réussies.

Marjorie Risacher

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