Editors : The Weight of Your Love

Editors revient aux sources. Il faut dire que le groupe de Tom Smith avait subi quelques tirs à boulets rouges à la sortie de leur troisième album « In This Light And On This Evening » qui avait pris le chemin soudain d’une électro hasardeuse. Ce nouveau The Weight of Your Love était donc particulièrement attendu et promettait un retour en arrière des choix artistiques. Parti enregistrer aux États-Unis, Editors testait par la même occasion sa nouvelle formation puisque le guitariste, Chris Urbanowicz, a brusquement claqué la porte l’an dernier, arguant des divergences d’opinion. Remplacé par Justin Lockey et Elliot Williams, le quartet est devenu quintet par la même occasion.

Mais, malgré ces divers changements bienheureux, le groupe ne réussit pas à convaincre comme l’avaient fait ses deux premiers albums. Là où se nichait la rage d’un rock anglais quasi irréprochable, pointe désormais une forme plus proche d’un rock FM. Les influences semblent s’être multipliées et dirigées plus vers U2 ou Springsteen que vers le Joy Division d’antan. Des cordes, des mélodies tièdes, du conventionnel à la pelle pour un ensemble qui, bien que n’étant pas honteux, présente un paysage sans relief dont on ne sait pas exactement s’il sonne un peu ado ou un peu vieillot. Malgré tout, Tom Smith donne de la voix comme jamais et présente même des prouesses étonnantes. Et si le single A Ton of Love ne présente guère la jolie face de leur travail, le The Weight d’entrée, The Phone Book ou le Bird Of Prey de sortie d’album sont réjouissants. Alors ne jetons pas le bébé avec l’eau du bain : Editors peut encore faire de grandes choses, même si parfois grandir et avancer se fait dans la complication.

Marjorie Risacher

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