Dizzee Rascal : The Fifth

Le cas Dizzee Rascal est assez symptomatique de l’évolution de la musique underground. Reprenons depuis le début : l’Anglais débarque comme un chien dans un jeu de quilles sur la scène musicale en 2003 avec I Luv U. Ce mélange de UK bass et de hip-hop va démoder, en seulement un titre toute la scène rap US. À 19 ans le monde lui appartient ! Les albums défilent et les collaborations donnent le tournis sur l’éclectisme du bad boy : Beck, Armand Van Helden, Calvin Harris ou Shakira (en 2010). On pressent que Dizee Rascal commence lentement, mais surement, à lorgner vers le mainstream. Son cinquième album le confirme. Oubliez les radios pirates anglaises qui l’ont vu débuter et bienvenue dans les salons bling bling de la dance music. Pas de quoi crier à la trahison, voilà le parcours classique d’un musicien qui en veut encore plus : plus de featurings (Will.I.Am, Calvin Harris, Tinie Tempah ou Robbie Williams), plus de tubes (We don’t play around, imparable) et plus de reconnaissance. Dizzee Rascal surprend encore parfois (Bassline Junkie ou I Don’t Need a Reason) mais le multi récompensé (Mercury Price, NME et Brit Arwards) peine quand même à nous étonner. Au final, ce Fifth ne s’adresse pas à un public pointu mais bel et bien aux fans de Will.I.Am et de Guetta. Le chemin inverse pris par un Kanye West sur son dernier album. À votre avis qui va en vendre le plus ?

Willy Richert

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Mathieu Boogaerts

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