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Grâce aux samples, de nouvelles formes musicales ont vu le jour : la musique électronique et le hip hop. Mais si, techniquement, il est facile de récupérer des sons et de les retravailler. Mais on ne doit pas oublier qu’il y a des règles.
Le sample est un mini extrait d’une musique qu’on isole grâce à un appareil appelé « sampler ». Mis en boucle ou mélangé à d’autres, il peut devenir une œuvre à part entière. Mais attention on ne fait pas n’importe quoi ! Pour utiliser la musique des autres, il faut leur demander la permission. Qui serait prêt à se faire « emprunter » son scooter ou son skate sans donner son avis ? Le compositeur de l’œuvre originale, celui qui l’a créé, est propriétaire de celle-ci : On appelle cela le droit d’auteur. La loi française est l’une de celle qui protège le mieux les artistes et ses descendants. Si vous écrivez un tube, vos enfants aussi seront protégés, et toucheront des royalties sur votre hit.
Nous vivons la culture du zapping et certains pensent qu’en empruntant à un artiste « seulement » quelques mesures ils seront exempts de payer. Erreur ! Si les notes utilisées sont reconnaissables (même si elles sont rejouées !) il faut l’autorisation du compositeur. L’idée qui voudrait qu’on a le droit d’utiliser une boucle d’un titre existant qui ferait moins de x mesures est une légende.Dès utilisation de notes reconnaissables qui mettent en évidence l’œuvre copiée, il y a emprunt.
Tout cela parait dure et rigide mais les différentes lois votées pour défendre la propriété intellectuelle sont aussi là pour protéger les musiciens inconnus. Les dispositions du code de la propriété intellectuelle « protègent les droits des auteurs sur toutes les œuvres de l’esprit quels qu’en soit le genre, la forme d’expression, le mérite ou la destination » (art. L. 112-1). Ainsi, n’importe quel son ou mesure sera protégé. Imaginons un jeune groupe qui a écrit dans son garage LE tube de l’année. Un professionnel l’entend sur Myspace. Il le fait écouter à Madonna qui le récupère à son compte et vend des millions d’exemplaires de son disque sans demander l’avis du groupe. Les lois sont faites pour cadrer. Si on veut utiliser une ligne de basse des Rolling Stones ou un refrain de Lady Gaga, il faut demander avant tout chose l’autorisation aux compositeurs. Et, bien entendu, cela se monnaye.
Pour être identifié comme créateur et défendu en tant que tel, il faut déposer ses titres à la SACEM (cf fiche « Comment protéger sa musique« ). Ces titres doivent être originaux. Même si, pour rendre hommage à tel ou tel morceau, vous recomposer une quelques mesures, cela ne signifie pas que le son vous appartient. Il faut toujours demander aux compositeurs l’autorisation d’utiliser leur œuvre. Lorsqu’un contrat est signé entre une maison de disque et un auteur, il est écrit que « l’Auteur déclare n’avoir introduit dans son œuvre aucune réminiscence ou ressemblance susceptibles de violer les droits d’un tiers. Et garanti formellement l’Editeur contre toutes réclamation qui pourraient être formulées à ce titre ». En d’autres termes, c’est à vous de vérifier la provenance des sons. Évidemment aussi des samples que vous utilisez dans vos morceaux.
Il existe aujourd’hui des samples gratuits dits « libres de droits » sur Internet que l’on peut utiliser ou réinterpréter. Le droit donne également l’autorisation d’aller chercher dans les trésors musicaux passés. En effet, 70 ans après la mort d’un artiste son œuvre tombe dans le domaine public : Mozart, Beethoven ou Ravel par exemple peuvent être samplés gratuitement.
N’oubliez jamais qu’un bon sample ne fera jamais un bon morceau à lui seul.
Willy Richert
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