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La première question à se poser est la suivante : à quoi vont me servir mes Cds et vinyles ? Dois-je presser les deux ? La réponse dépend de votre projet et de l’esthétique dans laquelle vous évoluez. Dans certains styles de musique, le public est toujours très friand des objets et depuis quelques années, les supports retro ont la côte ! Pour preuve, en 2021, plus de 340 000 cassettes ont été vendues aux USA, un record depuis plus de 15 ans ! Des artistes comme Dua Lipa ou Billie Eilish ont sorti leurs derniers opus sur cassettes et les ventes explosent.
Alors quoi presser ? Des Cds, c’est toujours utile pour démarcher des professionnels, même si ceux-ci passent progressivement au tout digital. Un vinyle, c’est un bel objet pour lequel le public consentira plus facilement à débourser 15 euros, même s’il ne possède pas nécessairement de platine pour l’écouter. C’est presque un objet « collector » pour un fan. Et c’est un support très prisé par les amateurs de musiques électroniques, de punk et de rock indé, et même de chanson. Alors à vous de voir, en fonction de votre budget et de vos canaux de vente et de diffusion, quel est le bon mix entre digital et supports physiques.
Si vous désirez n’avoir qu’une carte de visite sonore pour démarcher des lieux de concert ou éventuellement des labels, il est tout à fait envisageable de faire appel à votre sens du Do It Yourself. Autrement dit, faites-le vous-même ! Soit vous utilisez votre ordinateur personnel pour cela en téléchargeant un logiciel spécialement conçu pour ce genre d’opération, par exemple CDBurnerXP (pour Windows) ou LiquidCD (pour Mac).
Soit-vous investissez dans un graveur professionnel de CD si vous pensez en avoir régulièrement l’utilité. Ce deuxième cas de figure peut s’adresser aux groupes qui préfèrent régulièrement sortir des productions : un EP avec une poignée de morceaux, un split avec une autre formation, un live etc. Le prix de ce genre de graveur varie bien sûr selon les options de la machine avec une fourchette allant de 400 à 1000 euros environ. Cela reste une démarche très artisanale car vous devrez vous occuper de toutes les étapes du début jusqu’à la fin. En n’oubliant surtout pas qu’un petit coup de mastering avant le pressage n’est pas une étape à négliger.
Par contre, vous serez totalement libre de décider du format de la pochette et du livret. Rien ne vous empêchera de laisser libre cours à votre imagination en créant un packaging hors des sentiers battus à base d’éléments de récupération (carton, métal, plastique, etc…).
Si vous décidez de faire appel à une société professionnelle spécialisée dans la gravure de CD, la question de la quantité sera toujours d’actualité. C’est un problème épineux, souvent dicté par le budget global que vous avez décidé de consacrer à votre production. Combien reste-t-il dans les caisses du groupe après le passage en studio ? Quel sera le prix de vente unitaire de l’objet ?
Si vous faites régulièrement des concerts et que vous avez un stand dédié à la vente de vos produits, ne considérez pas votre CD comme un objet à part. On pense parfois, à tort, qu’un disque à une durée de vie très courte. Cela est vrai pour les groupes connus qui ont une distribution dans les magasins digne de ce nom. Pour les formations indépendantes, cela est différent. Quand vous faites des t-shirts, vous ne les jetez pas parce qu’ils sont trop vieux ou parce que vous avez décidé d’en faire d’autres avec un visuel différent. C’est en quelque sorte la même chose pour votre CD.
Rien ne vous empêchera de continuer à le vendre sur votre stand même des années après, en le proposant à prix réduit ou en lot avec une nouvelle production ou un t-shirt. Commandez une petite quantité de CD fera augmenter son prix unitaire et, quand on regarde bien la différence de prix entre 500 et 1000 CD, voire 2000, celle-ci n’est pas si grande, surtout qu’un retirage coûtera plus cher…
Il existe aujourd’hui une multitude d’entreprises spécialisées en la matière et il ne sera pas facile de choisir la bonne, chacune ayant des arguments divers et variés pour appâter le chaland. Le mieux est de préparer en amont (par exemple lorsque vous entrez en studio) cette étape. En demandant plusieurs devis à des boîtes différentes ou à une même boîte, mais avec des quantités variables ou des options de packaging changeantes (pochette cartonnée, digipack, livret intérieur ou pas, etc…). Puis en dressant une liste sur papier de toutes ces informations, histoire de prendre du recul dans ce monceau de chiffres.
Pour vous simplifier la vie, nous vous avons sélectionné quelques adresses de sociétés pour qui le pressage de CD n’a plus de secrets :
– LMDV
La liste pourrait être sacrément plus longue, mais avec un peu de patience dans votre recherche, nul doute que vous trouverez le bon compromis. On aurait pu aborder l’option de faire presser votre CD à l’étranger. Il est vrai que dans certains pays, le coût financier est au final moindre que dans l’Hexagone. Cependant, les problèmes liés au choix d’aller voir hors de nos frontières peuvent vite devenir un sacré casse-tête. Imaginez qu’il y ait un quelconque souci lors de la réception des CD. Il vous faudra batailler dans une langue que vous ne maîtrisez pas forcément, s’occuper du retour de la marchandise… Bref, pour quelques euros économisés, vous risquez d’engranger une bonne dose de stress ! Ne vous compliquez pas la vie, le savoir-faire à la française reste un gage de sécurité.
Pour ne pas être pris au dépourvu quand l’heure du pressage final sera venue, il est important que certains éléments soient préparés de manière irréprochable. Respectez bien les cotes pour ce qui est du format des différents visuels de votre CD (pochette, livret). Et la qualité des photos choisies. Si le mastering de vos morceaux est plus que vivement conseillé afin d’avoir un son de qualité optimale avant d’envoyer le tout en duplication, renseignez-vous sur les formats sonores qui vous seront demandés par la société de pressage (WAV, AIFF).
Il va sans dire que le format MP3 est à bannir… Une réflexion poussée avec tous les membres du groupe (et pourquoi pas des amis proches pour avoir quelques avis extérieurs) sur l’ordre des morceaux et sur d’éventuels enchaînements ne sera pas du superflu. Enfin, sachez que pour chaque pressage de disque, que vous soyez amateurs ou professionnels, vous devez obtenir une autorisation de la Société des Droits de Reproduction Mécanique (SDRM), même si vous n’êtes pas sociétaire de la SACEM (voir ici le tuto consacré à cet organisme). Si vous n’êtes pas membre de la SACEM et que vos œuvres ne sont pas déposées, vous devez quand même obtenir la déclaration (gratuite) de la SDRM. Après avoir indiqué certaines informations (titres, chanteur, compositeur), la SDRM vérifiera qu’il n’y a pas de droits d’auteur à verser. Elle constatera qu’ils ne connaissent pas les auteurs/compositeurs et vous obtiendrez la fameuse autorisation où sera spécifié que les œuvres sont en « Propriétaire Actuellement Inconnu ». Vous ne paierez donc rien, que vos disques soient des objets promotionnels ou qu’ils soient destinés à être vendus. Pour en savoir plus, consultez notre mémo sur la SDRM !
Et pensez aussi à remplir le formulaire de dépôt légal des phonogrammes auprès de la Bibliothèque nationale de France, et même à y joindre un exemplaire du support physique. Il se pourrait que votre musique passe à la postérité…
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