Payer pour jouer ou jouer pour être payé ?

Les concerts sont l’un des meilleurs moyens pour se faire connaître et agrandir sa fan-base. Tous les artistes voudraient pouvoir jouer régulièrement, mais il n’est pas  facile d’accéder aux salles, petites ou grandes…et de savoir où faire son concert.

Pourquoi est-il si difficile pour un artiste de trouver un lieu pour jouer en live ? Tout simplement parce que les programmateurs sont « frileux » à mettre en avant de nouveaux talents. Ainsi a ce que les budgets baissent et qu’il est donc de plus en plus difficile de produire des concerts sans têtes d’affiche. Par « produire un concert » il faut comprendre « payer les musiciens, l’ingénieur son, l’ingénieur lumière, promouvoir la date… Bref, un ensemble de dépenses qui peuvent peser lourd sur la comptabilité si le public n’est pas au rendez-vous.

Face à ces problèmes pour jouer en public, il reste toujours l’option « bar » ou les nombreux tremplins organisés tout au long de l’année. Le problème dans ces cas est que le groupe peut ne pas être payé. Ou pire on peut lui demander de payer son passage !

Alors, faut-il payer pour jouer ou jouer pour être payé ?

Les concerts dans des bars

Bien souvent les bars permettent aux jeunes groupes de faire leur premier concert. Qu’ils soient plus ou moins bien équipés pour accueillir un groupe, le fait de jouer sans pression est bien pratique. Cependant il faut noter que, bien souvent, en tant qu’artiste ou groupe, le cachet sera entre 50€ et 250€ (à se partager entre les membres du groupe !), voire 500 € tarif constaté dans des cas plus rares. Alors d’accord, c’est déjà ça, mais cela ne correspond pas au cachet minimum fixé par la convention collective du spectacle, ce cachet étant d’environ 100€ par artiste. Bien entendu ces rémunérations sont souvent non déclarées, ce qui est parfaitement illégal. Pourtant il existe un dispositif mis en place afin de faciliter l’emploi des artistes et techniciens lors des concerts : le GUSO.

Certains établissements vont plus loin en ne proposant pas de cachet mais une rémunération au chapeau. Qu’est-ce que cela veut dire ? Et bien qu’à la fin de votre show vous pourrez demander au public une participation soit quelques pièces généralement récoltées, dans un chapeau.

Reste encore l’option d’une commission sur les recettes du bar, qui peut être intéressante si vous faites venir beaucoup de public.

Vous pouvez vous référer à notre memo « Les tarifs auxquels prétendre dans un bar ou une petite salle » pour plus d’infos.

 

Les tremplins

Il existe un certain nombre de tremplins qui promettent à de jeunes groupes de jouer sur une grande scène ! Pour cela, il y a organisation d’un concours entre différents groupes qui seront ensuite départagés par un vote du public et/ou le vote d’un jury de professionnels. Si ces tremplins leurs permettent de se produire dans de vraies salles de concert il y a toutefois des abus :

  • Les frais d’inscription : quand ils ne sont pas gratuits, ils peuvent être raisonnables (autour de 10€) mais certains coûtent jusqu’à 70€ !
  • Les places à vendre : des organisateurs peu scrupuleux imposent aux groupes un nombre de places à vendre. Si toutes les places ne sont pas vendues, le groupe est alors responsable et doit payer les billets restants ! Sachant qu’un groupe passant les différentes étapes du tremplin peut jouer plus de 5 concerts cela devient presque du racket.
  • S’acheter des chances : certains tremplins proposent un système de vote par internet, mais il est possible d’acheter des dizaines ou des centaines de votes en passant par des options payantes…

En tant qu’artiste amateur ou en développement, il vous faudra faire des concessions, jouer dans des lieux pas forcément adaptés ou pour de petits cachets. Certes, développer votre activité artistique demande du temps et de l’argent.

Gardez en tête que, lorsque vous jouez, vous travaillez. Il est donc impensable de demander à un artiste de payer pour pouvoir jouer. N’acceptez jamais de telles conditions et orientez-vous vers des structures plus éthiques !

Pour aller plus loin :

  • Irma – Les tarifs (en brut) artistes-interprètes : artistes et chanteurs de variétés, artistes musiciens
  • Guso – Guichet unique pour les organisateurs occasionnels