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Le mix est le moment crucial où l’on façonne le son. C’est ici qu’on risque de faire le plus d’erreurs par manque d’expérience et qu’on gâche facilement des prises de son pourtant réussies.
On a tort de croire que le mix n’est qu’un assemblage de sons – en quelque sorte un patchwork des prises et réglages qu’on a fait une par une lors de la balance ou des séances d’enregistrement.
Le but du mix est en fait la création d’un nouveau son cohérent et expressif à partir des éléments donnés (prises individuelles) et non pas un simple assemblage et collage. C’est la même chose pour un mixage à partir d’un enregistrement live, il va être question d’un équilibrage dans le temps, l’espace et les fréquences.
Un mix incohérent et déséquilibré est très fatigant à l’écoute, de plus il est généralement assez bruyant.
Il faut le concevoir comme quelque chose de nouveau et non pas comme un assemblement de pièces toutes faites d’un puzzle. C’est une question de gestion de l’espace sonore et de couleur sonore. On parle de paysage stéréophonique.
Pour gérer ces deux composantes, toutes les tables et tous les logiciels de mixage proposent une gamme d’outils qui vont nous permettre de moduler et de sculpter votre son enregistré. Le but de ce mémo est avant tout d’expliquer l’utilité de ses outils pour que vous ayez toutes les clefs nécessaires pour débuter dans le mixage.
La spatialisation d’un mix est un point à ne pas négliger car la cohérence de l’espace sonore est très importante et l’intelligibilité de l’ensemble en dépend.
Le premier outil à utiliser est évidemment le panoramique. C’est lui qui va donner l’information de différence de gain entre gauche et droite, car le panoramique n’est rien d’autre qu’un réglage de gain relatif aux sorties gauche et droite de la console.
Voici un petit schéma qui montre comment on pourrait répartir les panoramiques sur les différents instruments.
Il n’y a, comme toujours, pas de règles fixes et chacun est libre de placer les instruments comme bon lui semble, mais il y a quand même quelques points à observer :
Les instruments très énergétiques comme la grosse-caisse, la basse et certains synthés sont souvent placés au milieu pour ne pas ébranler par leur « poids » l’équilibre du mix.
Les instruments solos et les voix lead sont également souvent placés au milieu pour des questions d’équilibre et aussi d’intelligibilité. Imaginez que vous placiez une voix lead trop à droite, elle pourrait très facilement se faire couvrir par un chœur qui serait placé dans la même zone.
On évitera de placer trop d’autres instruments au centre, pour ménager la place pour les instruments importants, notamment pour la voix lead. Plus le centre sera dégagé, plus la voix gagne en intelligibilité sans devoir pousser excessivement le gain.
Quand on a deux instruments rythmiques (exemple deux guitares), on peut très bien les placer un tout à gauche et l’autre à droite ce qui épaissit l’ensemble du son et dégage en même temps de la place pour des voix et solistes.
Voyez les divers instruments comme des poids à répartir; et bien sûr il faut veiller à garder un champ stéréophonique équilibré et cohérent. Donc, quand vous placez un instrument lourd – comme, par exemple, un piano – sur un côté, essayez de le rééquilibrer avec un autre instrument lourd : par exemple la contrebasse.
Un espace sonore n’a pas forcément besoin d’être naturel, par contre il a besoin d’être cohérent et compréhensible par le cerveau. Si l’espace est bien coordonné, le cerveau saura faire les corrélations nécessaires. Un son ou une musique sans son espace est orpheline et forcément pauvre, la meilleure mélodie n’y changera rien!
L’égalisation permet d’influencer et de maîtriser la couleur sonore d’un instrument ou d’un mix.
Elle est utilisée également pour équilibrer un mix, pour aider chaque instrument à trouver sa juste place dans le spectre sonore d’un mix. Égaliser tous les instruments avec les mêmes réglages ne rime à rien.
Il faut donc égaliser chaque instrument séparément, mais en veillant à l’équilibre global : essayez de leur attribuer une place dans le mix par rapport à leurs couleurs et fréquences en évitant trop de chevauchement de ces dernières.
Par exemple, si la grosse caisse est très lourde et chargée dans les 80 hertz, ne faites pas la même chose pour la basse, mais plutôt le contraire : atténuer un peu ses 80 Hz et relever une fréquence un peu plus haute,150 hertz .
Même chose pour la guitare. Elle n’a pas besoin d’avoir les graves toutes à fond, cela ne fera qu’alourdir la chose. Si en revanche vous atténuez un peu les médiums vers 600 – 800 hertz, les graves sonneront automatiquement plus chaud et si on relève un peu les 2,5 kHz la guitare viendra facilement se placer en première ligne, le tour est joué !
Même chose pour la voix, ne mettez pas trop de graves sous peine d’empâter votre mix.
Pour en savoir plus sur l’égalisation, se référer au tuto « l’égalisation pour les nuls ». (LIEN)
Elle est indispensable pour rendre l’espace sonore d’un mix ou le placement d’un instrument dans le mix cohérent.
Elle sert également à soutenir ou définir une certaine couleur sonore. La même voix, par exemple, n’a pas le même son dans une église, dans une cave voûtée ou dans une salle de bains. Les diverses réflexions des matériaux environnants s’ajoutent au son initial et créent un nouveau son.
Attention ! On a vite fait de détruire un mix en en mettant trop ou en détruisant l’espace sonore avec une réverbération incohérente! L’excès de reverbe fatigue rapidement l’écoute et rend le mix flou en noyant les instruments dans des traînées de son diffus et omniprésents.
Le meilleur conseil est d’essayer de rendre les effets inaudibles, de sorte qu’ils suggèrent et créent une sensation, une ambiance, plutôt que de faire entendre un delay, une réverbe, une modulation etc…
Le delay ou écho sert, comme la réverbe, à la spatialisation du son.
D’ailleurs reverbe et delay sont à la base les mêmes choses, à savoir des réflexions du son.
La principale différence est que le delay ou l’écho correspond à une ou plusieurs réflexions précises et distinctes tandis que la réverbe est le résultat du mélange d’une multitude de réflexions diverses et qu’on n’entend plus distinctement les réflexions.
La compression sert à réduire et à maîtriser la dynamique d’un instrument.
C’est un outil très puissant pour équilibrer un mix autant en live qu’en studio. La dynamique est l’étendue du signal le plus faible au signal le plus fort.
Le fonctionnement basique d’un compresseur est très simple. Il écrase plus ou moins (selon les réglages) le signal et surtout ses crêtes, après quoi on pourra remonter le gain (via le bouton output) sans saturer, ce qui fait que l’instrument traité semblera être plus fort dans un mix.
On peut traiter tous les instruments avec de la compression et pour certains (grosse caisse, voix, basse, etc.) c’est presque indispensable!
Il y a plusieurs façons de se servir d’un compresseur:
De manière générale, il vaut mieux compresser plusieurs fois à faible dose (une fois à la prise de son, un peu au mix et une dernière fois au mastering), qu’en une seule fois à très forte compression, car la compression mal réglée écrase le son et peut bousiller un mix! Attention cependant de ne pas trop compresser la prise de son : généralement c’est irréversible !
Il faut essayer de dessiner et de créer un son d’ensemble et non pas de faire passer tout au plus fort. Avec de l’attention et quelques bases techniques pour éviter les erreurs, l’intuition et l’expérience feront le reste pour que vous arriviez rapidement à trouver le son qui vous convient.
N’essayez pas d’avoir un son monstrueux dès le départ, mais construisez-le intelligemment, avec attention et patience. Créez et sculptez un espace sonore au lieu de remplir simplement l’espace avec des sons.
Osez donner des préférences et peindre des couleurs. N’hésitez pas à couper, censurer, atténuer tout ce qui est superflu et concentrez-vous toujours sur l’ensemble du son obtenu et non pas sur des sons individuels qui peuvent parfois avoir un son dérisoire et quand même remplir leur rôle à merveille dans l’ensemble.
Garder bien en tête que le mixage est une étape d’équilibrage artistique.
1 . A force de chercher le son le plus puissant du monde, tout devient très « tape à la tête » et surtout très bruyant; tout se mélange sauvagement et l’on perd vite l’envie d’écouter.
2 . De l’autre côté, de peur d’en faire trop, on n’en fait pas assez et le son reste sans fondement ni caractère. Le résultat sera de nouveau brouillon et fatiguant par manque de repères, de personnalité et de couleur.
3 . si possible, ne mixez pas au casque mais en réel à l’air libre, avec des écoutes de qualité. Il y a beaucoup de manipulations (d’effets) qui semblent bizarres au casque (surtout au niveau de la stéréophonie) et qui deviennent cohérentes et riches dès qu’on écoute l’ensemble à l’air libre.
Même avec du petit matériel, on peut faire de grandes choses (avec modération)… A vos mix !
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