Les bons exports pour les bons supports

Vous avez fini l’enregistrement de votre single, EP ou album, et vous devez maintenant choisir le format pour sa distribution. Il existe de nombreux formats numériques pour la musique, lesquels choisir ?

Cela dépend de l’utilisation que vous ferez de votre musique. En fonction du support et de la plateforme de diffusion, il vous faudra respecter différentes normes. Rassurez-vous, si vous faites appel à un ingé son, il est normalement au courant (c’est son métier !) ; Mais pour être bien sûr, et savoir quoi lui demander, voici les informations principales que vous devez connaître.

 

Les principaux formats audios

Le format « Qualité Studio Master »

C’est le format qui sort du studio, le meilleur format possible donc. Il pèse extrêmement lourd et est très peu courant chez les particuliers, même si certains essayent maintenant de mettre la main sur de la musique de ce format, pour avoir la meilleure qualité possible. La plateforme de streaming Qobuz propose aux internautes un téléchargement de la musique en qualité Studio Master. Vous pouvez donc, si vous le désirez, vendre vos titres au meilleur format possible à vos fans, via cette plateforme. Mais pour en profiter pleinement, l’auditeur doit disposer d’un système son de qualité.

 

Le WAV

Le format WAV est le plus répandu dans le milieu professionnel, c’est celui que l’on trouve sur les CD. C’est un format très flexible, c’est-à-dire qu’il peut contenir des fichiers audios avec réduction de débit ou non, en mono ou stéréo, avec des fréquences d’échantillonnages variées. C’est donc le format passe-partout par excellence, qui peut être encodé sans aucune perte de qualité, si l’on encode le fichier en 16 bits 44 kHz. Son seul point négatif est que c’est un format lourd. À savoir que le Wav est un format créé par Microsoft, et que son équivalent chez Apple est l’AIFF (bien moins répandu).

 

Les formats Lossless

Le FLAC, l’ALAC, et le WMA sont tous trois des formats Lossless, c’est-à-dire des formats compressés (plus légers), mais sans perte de qualité. Ils auront donc la même qualité qu’un Wav (ou presque), mais pour une taille bien moindre.

Le FLAC est libre de droit, l’ALAC est le format créé par Apple, le WMA par Microsoft. En plus de sa légèreté, l’avantage avec le Lossless est que l’on peut y ajouter des tags, des métadonnées (genre, pochette, titres, artiste, album…). À noter que ces formats peuvent supporter différentes qualités, attention donc à utiliser les débits maximums.

 

Le MP3

C’est celui dont vous avez certainement le plus entendu parler, le MP3, fichier de compression numérique créé en 1996, est le format numérique le plus connu. Il a l’avantage d’être très léger mais l’inconvénient d’entrainer une forte perte de qualité. Si vous voulez convertir vos fichiers en MP3 pour avoir une version plus légère, préférez un débit élevé (320 kbit/s), ce qui conservera une qualité audio décente.

 

Le AAC

C’est le format utilisé par Apple. L’AAC (Advanced Audio Coding) n’a pas été développé par la marque à la pomme, mais au sien du même institut qui a produit le mp3, le Fraunhofer Institut. C’est également le format privilégié pour les smartphones Android. Contrairement au WMA et au mp3, il ne s’appuie pas sur le MPEEG-1 mais sur le MPEEG-4 (Mp4). C’est un compromis aujourd’hui optimal entre compression et qualité sonore.

 

Le Ogg Vorbis

Il s’agit d’un format en open source, et il est utilisé notamment par Spotify. Son fonctionnement un peu différent, par « paquets » lui permet d’être homogène et de ne pas trop léser certaines fréquences.

 

 

Quel format pour quel usage ?

Pour envoyer vos titres aux professionnels de l’industrie, choisissez toujours le format WAV stéréo, que ce soit sur CD, clé USB ou envoi par internet. Comme ce sont des fichiers assez lourds, utilisez des services de transfert comme Wetransfer, ou partagez des liens de téléchargement depuis votre outil de cloud (Dropbox, Drive…).

Si vous avez un contrat de distribution (avec Idol ou Believe par exemple), ils vous informeront des standards de fichiers à leur fournir, en fonction des plateformes de destination.

Si vous avez recours à un agrégateur, qui diffusera votre musique sur toutes les plateformes principales, il faudra respecter leurs spécifications. Voici quelques exemples :

 

TuneCore :

Fichier WAV stéréo

16 bits (taille d’échantillonnage)

44,1 kHz (fréquence d’échantillonnage)

1411 kbps (taux)

 

iMusician :

WAV 44.1 – 88.2 – 96 kHz, 16 – 24 bits.

 

Wiseband :

mp3 320 kbps, Wav, Flac

 

À titre d’information, voici les formats recommandés pour les principaux services de streaming ou les principales plateformes :

 

Spotify : Ogg vorbis

Apple : AAC

Tidal : Flac ou AAC

Youtube : AAC

Deezer : Flac ou mp3

Soundcloud : AAC ou opus

Bandcamp : Flac

 

Napster : AAC

Pandora : AAC

Primephonic : Flac ou mp3

Mixcloud : mp3

 

Facebook : AAC

Instagram : AAC

Twitch ; AAC

 

Petite astuce pour ceux qui sont aussi ingénieurs du son, il existe des plugins, comme ADPTR Audio Streamliner de Plugin Alliance (199 euros), qui vous permettent d’écouter votre musique dans les différents formats de destination. Vous pourrez ainsi ajuster vos réglages en fonction du format final, et comparez à l’écoute, ceux qui vous semblent le plus pertinent pour une diffusion via vos propres outils. Ainsi, pour un téléchargement ou une écoute sur votre site, il est bien de proposer du choix à vos fans, de les laisser acheter votre musique au format qu’ils souhaitent. Une stratégie possible est de vendre votre musique encodée uniquement dans des formats haute qualité (WAV et FLAC principalement, mais aussi AIFF, ALAC et WMA), et de proposer vos MP3 (320 !) en téléchargement ou écoute gratuite. À vous de voir !

 

 

Pour aller plus loin :