RIFFX.Hebdo : L’actu de AaRON
Révélé en 2007 grâce au single « U-Turn (Lili) », AaRON est devenu rapidement un duo musical très apprécié. Retrouvez-les en interview avec JB Goupil cette semaine dans le RIFFX.Hebdo !
- Je ne sais pas pourquoi j’ai tapé aussi fort.
- Simon et Olivier, cinq ans aujourd’hui jour pour jour après avoir coupé la nuit, donc dans votre précédent album « We cut the night », vous revenez avec cette fois la ferme intention d’anatomiser la lumière, littéralement dans « Anatomy of light », c’est un peu comme en clair obscure, on passe d’une zone d’ombre à une zone éclairée ?
- On s’est rendu compte à la fin de cet album qu’il y avait une vraie résonance avec le précédant et que c’était l’extrême inverse peut-être. Donc oui, ça pourrait être l’autre versant de la même pièce.
- Je voulais m’adresser aux peintres et dessinateurs que vous êtes parce que vous savez quasiment tout faire, peut-être même la ratatouille de manière exquise ?
- Il défonce la ratatouille lui !
- Très fort en ratatouille ?
- Oh oui !
- Oulalala !
- Je vous donnerai la recette.
- Je voulais commencer par presque faire de la synesthésie, ce processus neuronal qui permet d’associer des sens et donc si on devait représenter visuellement votre musique, quelle couleur est-ce que vous donnez ?
- C’est bizarre ce que tu dis parce que depuis toujours, effectivement, la musique a des couleurs et des paysages. C’est la façon dont on dialogue, beaucoup plus qu’en terme mélodique classique ou de termes Peut-être que c’est pour matérialiser tout ça.
- C’est toujours une représentation visuelle ?
- Oui oui complètement mais même de style, on ne s’est jamais parlé de style. « Tient on va faire un morceau un peu rock ». Ça ne nous parle pas du tout.
- Nous on parle vraiment en terme d’image. Une explosion de naissance, de mort, de flux, de plonger dans des lacs, de gravir des montagnes, de s’accrocher. Enfin tu vois, c’est vraiment ça, beaucoup de vent, beaucoup de mer, il y a beaucoup d’éléments là-dedans.
- Commençons peut-être par l’innovation majeure de cet album qui est la francisation des textes, ce qui est nouveau et à la fois pas, puisque pour être tout à fait exact vous aviez déjà chanté en français, ça en restait exceptionnel, mais là on est presque à parité, puisque j’ai compté, on est quasiment, j’aime les statistiques, à 50 % de français.
- À chaque album on se dit quel risque on peut prendre pour rester face à un défi et donc à chaque album ça nous permet de l’envisager comme un premier album. Tout est nouveau à nouveau.
- Jolie ! Une sortie d’album portée entre autre par « Ultrarêve », dont le clip est un véritable dessert, c’est-à-dire qu’on est là à la petite cuillère, on s’en délecte, avec un JCVD absolument envoûtant qui propose une chorégraphie quand même extrêmement ambitieuse à reproduire en soirée.
- Vous nous aviez déjà habitués dans « Blouson noir » à voir John Malkovich, ce qui n’a rien à voir mais est-ce que vous avez aussi la volonté qu’il y ait une incarnation forte ?
- Il n’a pas rien à voir finalement. Il y a quelque chose de puissant dans les deux qui dépassent les normes et qui font de ces personnages là des icônes et nous ce qui nous intéresse quand on va chercher Van Damme, c’est ce statut d’icône qu’il a qui fait que tu es un reflet en fait d’une société d’une époque. T’incarnes plein de choses dans le rêve des gens. Et ce qu’on voulait avant tout c’était un vaisseau qui pourrait porter ce message très simple de « n’aie pas peur, il n’y a pas d’erreur », le message de « Ultrarêve ».
- Effectivement le délire de la danse est très présent, depuis « The Flame », où là vous débarquez blouson à la Drive sur le dos avec une choré qui à mon avis va carrément vous faire rentrer dans le prochain « Just Dance », j’en suis quasiment sûr. Vous allez la reproduire sur scène ?
- Vouloir le faire c’est une chose, oser on verra.
- Mais tu es dingue, bien sûr.
- Mais peut-être.
- Au Zénith moi je veux une choré géante. En fait à la fin de « The Flame » on fait un haka, qui est le truc pour chasser le mauvais œil des Maories, et c’était la première étincelle de l’album « The Flame ». Le scratch de l’allumette là tu vois quand tout commence, j’ai eu envie de le voir.
- Ok donc déjà révisez la choré.
- Révisez, apprenez la et dépassez-nous, moi j’aimerais bien qu’on m’apprenne des trucs.
- D’ailleurs dans « Odyssée », il y avait aussi cette espèce de ballet des Sichuans.
- Oui, quand on a vu cette casse de voitures, d’ailleurs la voiture que Jean-Claude a au début, la Mustang, qui se retrouve sur la pochette de l’album qui est dans « Odyssée ». Toutes ces voitures empilées comme ça si tu prends littéralement le message de tout ça, c’est que des sorties de route, ce sont des accidents. La métaphore de tout ça est sublime, parce que c’est le rêve qui s’est brisé, tous ces gens, tous ces rêves entassés qui sont bugués et pour nous, de mettre des maîtres de Tai-chi à l’intérieur de ça, il y avait une symbolique très forte, on adorait ça.
- Alors musicalement on retrouve toute le sophistication des arrangements électroniques, j’ai trouvé qu’il y avait des lignes de kicks et de percutes très présentes.
- On voulait quelque chose de plus frontal sur cet album et c’est vrai que par rapport aux rythmiques on a quelque qui va droit au but. Plus tu l’écoutes, plus tu découvriras plein de sons en fait. On aime ces couches. On prend beaucoup de temps à faire tout ça.
- Non mais il y a plein de trucs gauche droite.
- Le petit son que personne n’entendra jamais.
- Ah oui on peut se prendre la tête mille ans dessus.
- Il y a un petit son en particulier que vous aimeriez que les gens aient entendu ?
- Il y a un son à chercher dans « Apollo » que j’adore. Un truc de voix un peu comme ça que j’adore.
- Ah oui !
- Que j’ai fait pleins de fois, il était là, il était saoulé, j’étais là.
- Ok donc dans « Apollo ». En tout cas merci à vous parce que vous nous proposez d’écouter la lumière.
- Mais c’est merveilleux ça !
- Quelle belle promesse. Merci à vous Simon et Olivier, c’était vraiment top.
- Merci beaucoup, c’est trop cool.
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