RIFFX.Hebdo : First / Last avec Yarol Poupaud

Retrouvons ensemble les premières/dernières de Yarol Poupaud ; première émotion musicale, premier instrument ainsi que sa rencontre avec Johnny !

Non, je ne sais pas tout faire. Donne-moi une trompette, tu verras!

 

Ta première émotion musicale ?

C’est quand j’ai vu Elvis à la télé, le jour où il est mort. Et j’ai fait genre “Waouh” !

 

Ton premier instrument de musique ?

En découvrant Elvis Presley, je tire un petit peu sur la ficelle et je découvre Eddy Cochran. Je redécouvre Chuck Berry et donc l’univers du Rock’n’Roll. Et donc évidemment, la guitare électrique. Je me suis fait offrir pour Noël une première guitare électrique. Je me rappelle avoir ouvert la boîte et l’avoir vue dedans ! Enfin voilà, c’était genre “wouah” ! Et le premier truc que j’ai appris… Alors c’est marrant, parce que c’est un morceau que je joue justement sur ce disque-là. C’est “Ô Carole”.

 

Ta première rencontre avec Johnny ?

Ma première rencontre avec Johnny c’était en 2005, et c’était sur le tournage du film “Jean-Philippe”. Donc ça se termine par un concert. Et donc Laurent Tuel me propose de jouer le rôle du guitariste. Entre les prises avec Johnny, on commence à discuter :

“Ah ouais Eddy Cochran, Chuck Berry…” “Ouais mais toi t’aimes  bien ça ?” Et on a commencé à jamer, et à passer la soirée à faire un bœuf tous ensemble ! Donc, ce qui était marrant, c’est que j’ai commencé par jouer le rôle du guitariste de Johnny, au cinéma, avant de l’être vraiment dans la vie.

 

Ton dernier album « Fils de personne » ?

C’est parti de cette chanson “Fils de personne”, qui est le titre de l’album aussi, qui est une chanson que je chantais avec Johnny sur scène,  à tous les concerts qu’on a pu faire ensemble. Donc là, je réfléchissais à mon 3e album , et je me disais peut-être  que ce serait pas mal de mettre cette chanson dessus ? Donc, je me suis dans mon studio tout seul à la campagne, et j’ai ré-écouté le résultat, et je me suis dit que c’était pas mal quand même, c’est assez cool ! Et donc, en fait, petit à petit, est né comme ça un album, hommage, évidemment, à Johnny, mais hommage aussi au Rock’n’Roll ! C’est un disque que j’ai fait entièrement seul. J’ai fait tous les instruments,j’ai fait tous les trucs, donc c’était aussi une manière de me retrouver moi, effectivement, à 12 ans, avec cette envie de faire du Rock’n’Roll, et voilà. Johnny, son premier disque, c’est 1960, le dernier, c’est 2017 ! Je ne sais même pas faire le calcul, de combien d’années ça a duré ! 57 ans de carrière !

 

Il y a plus de 50 albums studio, donc il y a une discographie de dingue ! Il se trouve que cette période, effectivement, sur laquelle  j’ai voulu zoomer, qui est un petit peu de la moitié des années 60, jusqu’au début des années 70, moi a toujours été ma préférée ! Entre le Rock’n’Roll effectivement des pionniers, “Ô Carole”, et “Les terribles” et tout ça, et aussi un Rock plus psychédélique, plus électrique, à la limite du Hard rock. J’avais aussi envie de remettre, comment dire, un petit peu, le Rock’n’Roll au centre de l’image qu’on peut avoir de Johnny !

 

 Ta dernière chanson de Johnny redécouverte ?

Ce morceau “À tout casser”, qui était le générique d’un film où Johnny joue le rôle d’un chef d’un gang de bickers qui habitent dans les Puces de Saint-Ouen, et qui sont moitié braqueurs, moitié brocanteurs… Enfin, c’est assez marrant, mais il y a cette chanson au générique, qui est assez dingue, et en me repenchant sur le truc, j’écoute le riff, et le riff fait :

Je me dis : “Tiens c’est marrant, ça ressemble pas mal à  “Whole Lotta Love” ! Et je regarde les crédits du truc, et qui je vois ?Dans les crédits ? Jimmy Page ! J’étais là genre : “Ha ouais dis-donc le coquin !” Il cherchait les prémices de son riff  de “Whole Lotta Love” !

 

Tes derniers souvenirs avec Johnny ?

Les enseignements principaux de Johnny que j’ai gardé, il y en a deux : c’est déjà le fait de faire les trucs à 100%, c’est-à-dire, que quand il montait sur scène, c’est comme si c’était son dernier concert, comme s’il allait vraiment crever à la fin. Et c’est pour moi une définition du Rock’n’Roll. C’est-à-dire qu’on n’est pas là pour faire de l’économie, et si dire “Attention, il y a un concert demain, alors je vais y aller molo”. Bah non, si on a la voix pétée, le concert de demain, on aura la voix pétée, et puis c’est comme ça ! Et le deuxième, ce serait aussi le fait que c’était un mec qui était en permanence tourné vers l’avenir, en train d’essayer d’avancer, de voir comment il pouvait se réinventer, avec qui il pouvait travailler maintenant. Il terminait une tournée, il disait : “Oh j’en peux plus ! Je suis claqué ! Il faut que j’arrête, je suis fatigué, je suis fatigué…” Il rentrait chez lui et 15 jours plus tard : “Bon les gars ! Quand est-ce qu’on repart ? La prochaine tournée, on va faire quoi ? Alors, j’ai eu  une idée, pour la tournée, on pourrait voir un grand truc comme ça, et puis on pourrait chanter telle chanson… !” Enfin voilà !

 

Merci Yarol Poupaud !

 

Merci à vous !