Sept ans plus tard, retour triomphal de Bob Dylan à la Seine Musicale

 

Après trois années intenses, la tournée XXL de Bob Dylan célébrant son album Rough and Rowdy Ways touche à sa fin. Pour son final, Dylan a choisi l’Europe. En juillet, il annonçait deux concerts à Paris, les 24 et 25 octobre. Les fans français ont donc retrouvé leur idole jeudi et vendredi, deux ans après son passage mémorable au Grand Rex en octobre 2022.

Pour ces deux dates parisiennes, le Rimbaud du rock n’a rien laissé au hasard, choisissant de se produire à la Seine Musicale de l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt. Particularité de cette salle ? Le chanteur l’a inaugurée en avril 2017, au lendemain d’un autre concert, cette fois au Zénith de La Villette. À l’époque, les téléphones et tout autre appareil permettant au public de filmer et prendre des photos étaient interdits dans la salle. Sept ans plus tard, les concerts de Bob Dylan à la Seine Musicale restent des zones « phone-free ». « Nous pensons que cela crée de meilleurs moments pour tous les participants », peut-on lire sur le site de la salle de spectacle, qui précise que cette condition est « non négociable ». Un choix audacieux qui va à contre-courant d’une époque où les fans prennent plaisir à partager chaque seconde de leur soirée sur les réseaux sociaux. Mais ça valait le coup.

À 20 heures tapantes, les lumières s’éteignent, plongeant la foule dans le noir total, sans aucun écran de téléphone allumé à l’horizon. Avant même que Bob Dylan et ses quatre musiciens n’entrent en scène, le public est déjà en extase. Et il en sera ainsi tout au long du show. Chaque début de morceau déclenche une vague d’applaudissements et d’acclamations. Entre deux titres de Rough and Rowdy Ways, son dernier album, Dylan offre à la foule ce qu’elle est venue chercher : quelques-uns de ses classiques. Résonnent alors When I Paint My Masterpiece, Desolation Row ou encore Goodbye Jimmy Reed, pour le plus grand plaisir des fans. Malgré ses 80 ans passés, Bob Dylan passe l’entièreté de la soirée debout, même lorsqu’il s’agit de se mettre au piano ou de jouer de l’harmonica.

Après 17 morceaux et près de deux heures de concert, c’est au son de Every Grain of Sand, titre présent sur l’album Shot of Love datant de 1981, que la soirée s’achève. Pour savourer ce dernier titre, une partie de la foule s’approche silencieusement de la scène, captivée par la voix de Dylan, formant ainsi une communion presque sacrée. Le Nobel de littérature quitte la scène quelques minutes plus tard, sous une standing ovation bien méritée.

 

Anouk Labylle