Sergei Prokofiev compositeur d’avant-garde malicieux

A l’occasion du spectacle musical « Sabine et Simon racontent Prokofiev » présenté à La Seine Musicale, salle partenaire du Crédit Mutuel, le dimanche 2 juin 2024 à 11h00, RIFFX vous propose de découvrir ou de redécouvrir ce grand compositeur, amoureux des contes de fées.

 

Musicien surdoué et compositeur précoce

Né le 23 avril 1891 à Sontsovka (ville autrefois située dans l’Empire russe, aujourd’hui en Ukraine), Sergei Prokofiev est bercé, dès sa naissance, par les mélodies jouées au piano par sa maman Maria Grigorievna. Cette maman mélomane lui fera découvrir la musique classique et sera son premier professeur de piano.

Comme Mozart, Prokofiev est un enfant prodige ! Le jeune Sergei se distingue très vite et compose son premier morceau pour piano entre 5 et 7 ans, et son premier opéra entre 9 et 11 ans. Prokofiev se prend également de passion pour les échecs et en apprend, tout seul, les règles.

A l’âge de 13 ans, il rejoint le conservatoire de Saint-Pétersbourg. L’adolescent étudie le piano, la composition, la direction d’orchestre et affine sa personnalité anticonformiste en fréquentant les milieux artistiques d’avant-garde. Dur envers ses camarades et ses professeurs, Prokofiev est qualifié d’enfant terrible. Il gardera toute sa vie cette réputation. En constante recherche  d’originalité et de virtuosité, il est extrêmement exigeant et sûr de lui : « Le mérite principal de ma vie (ou, si vous préférez, son principal inconvénient) a toujours été la recherche de l’originalité de ma propre langue musicale. J’ai horreur de l’imitation et des choses déjà connues. ».

 

Image Prokofiev

 

Compositeur amoureux des contes de fées et ambitieux

A l’âge adulte, le compositeur quitte la Russie et traverse de nombreux pays comme le Japon ou encore les Etats-Unis (il composera « L’Amour des trois oranges » pour l’opéra de Chicago), avant de rejoindre l’Europe. C’est à Paris, la ville lumière, qu’il côtoie différents artistes de son époque : Picasso, Matisse, Diaghilev entre autres, et se querelle avec le compositeur du « Sacre du Printemps » Igor Stravinsky.

Beaucoup joué mais aussi beaucoup critiqué, Prokofiev retrouve son pays, la Russie, au milieu des années 30. Un retour très fructueux car c’est à cette époque qu’il offre de véritables chefs-d’œuvre tels que les ballets « Roméo et Juliette », « Cendrillon », ainsi que le conte musical « Pierre et le Loup », œuvre intemporelle encore bien connue aujourd’hui.

L’imaginaire et les contes de fées ont toujours vivement intéressé Prokofiev. Avec « Pierre et le Loup », le compositeur ajoute une dimension éducative à son œuvre : chaque personnage est représenté par un instrument de musique. Ainsi, le jeune public se familiarise avec l’univers orchestral et la première représentation donnée au Théâtre central des enfants de Moscou est un grand succès !

Quelques années plus tard, il s’essaie à la musique de film et offre, là-encore, des compositions remarquables telles que la bande originale des films « Alexandre Nevski » ou « Ivan le Terrible ». Le cinéma répond à l’ambition du compositeur, car il touche un public plus large et plus nombreux que l’opéra.

La vie de Prokofiev, qui s’est achevée le 5 mars 1953 à Moscou, ressemble beaucoup à son art. Avec malice, il haïssait toute forme de règle. Cet avant-gardisme, sans cesse renouvelé, permettent à ses œuvres d’être des classiques appréciés et recherchés encore aujourd’hui.

Le personnage de Prokofiev, son audace, les racines de son imaginaire mais aussi ses nombreuses œuvres au pouvoir évocateur seront contées par Sabine l’exploratrice et Simon le pianiste dans la prochaine édition du Classique du Dimanche à La Seine Musicale à découvrir le 2 juin prochain.